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Afghanistan : plusieurs maires français se disent prêts à accueillir des réfugiés afghans

Il s'agit de maires de gauche, comme à Marseille, Strasbourg, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Laval, Nancy, Rouen, Besançon...

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une famille afghane se dirige vers un avion sur le départ dans l'aéroport de Kaboul le 16 août 2021. (WAKIL KOHSAR / AFP)

Lyon, Besançon, Tour, Strasbourg, Poitiers... De nombreux maires socialistes et écologistes ont annoncé ouvrir leurs bras aux réfugiés afghans, au vu de la situation en Afghanistan depuis l'arrivée au pouvoir des talibans. "Un devoir d'humanité", c'est ce qui revient dans leurs messages sur les réseaux sociaux. Tous interpellent Emmanuel Macron, critiqué après sa prise de parole sur les "flux migratoires irréguliers".

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"C'est un devoir en tant que maire, c'est un devoir pour la France", confie par exemple à franceinfo Éric Piolle, le maire Europe-écologie-les Verts (EELV) de Grenoble et candidat à la primaire du parti. "Grenoble a cette tradition, nous avions accueilli les Chiliens, les Arméniens il y a à peu près un siècle. Là nous sommes en train d'étudier, avec les bailleurs sociaux, avec les services de la ville, quels moyens physiques peuvent être mis au service de cela."

Même son de cloche à Marseille. Le maire socialiste Benoît Payan estime dans un tweet que "l'histoire de Marseille se confond avec celle des persécutés". C'est pourquoi il assure que les personnes qui viennent "de Kaboul où d’ailleurs" auront "toujours une place" dans la ville qu'il dirige.

"On a déjà accueilli des Kurdes, qui sont très bien intégrés. Lors de la dernière guerre, on a accueilli des Syriens", rappelle pour sa part à franceinfo Olivier Bianchi, le maire socialiste de Clermont-Ferrand. "Les mairies, les collectivités locales ont montré et montrent dans les crises que traverse notre société, qu'elles soient sanitaires, sociales ou internationales, que nous sommes aussi des terrains d'engagement. On dit à l'État 'vous pouvez compter sur les communes', pour certains d'entre nous, on est en capacité de rendre possible cet accueil, donc on prend notre part."

"On a toujours été une terre d'asile, donc on ne peut pas avoir que des mots, il faut aussi des actes."

Olivier Bianchi, maire socialiste de Clermont-Ferrand

à franceinfo

La maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian, met en avant une "longue tradition de ville hospitalière", aujourd'hui "prête à accueillir les Afghans et Afghanes qui cherchent refuge en France et arriveront sur notre sol". Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, assure pour sa part que sa commune "répondra au devoir d'humanité de la France". On retrouve aussi ce discours chez les maires de Tours, Laval, Nancy, Rouen.

Une réponse aux déclarations d'Emmanuel Macron

Tous ces élus critiquent les propos d'Emmanuel Macron, qui a déclaré vouloir porter une initiative européenne visant à se "protéger des flux migratoires irréguliers importants", qui "nourrissent les trafics de toute nature". "Les annonces faites montrent que le pays est très très peu ouvert", a réagi sur franceinfo Anne Vignot, maire EELV de Besançon. L'élue considère que jusqu'à présent, la France n'en fait pas assez pour aider la population afghane. "On n'a pas le droit de laisser et de mettre en danger ces gens, qui ne demandent qu'une seule chose, c'est de vivre normalement", a-t-elle déclaré.

Anne Vignot a déjà quelques pistes pour héberger les Afghans qui arriveraient en France : "Si ce sont des artistes par exemple, on a la possibilité de les loger dans des résidences d'artistes. Pour les familles, nous avons des logements sociaux."

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