"Une vie de travail foutue, on ne reviendra jamais" : à Saint-Martin-Vésubie, ravagée par la tempête Alex, le déchirement des habitants obligés d'évacuer
Dans cette commune des Alpes-Maritimes de nombreuses maisons sont au bord du précipice. Les habitants, isolés sur la rive la plus touchée, ont pu évacuer lundi.
En hélicoptère, en bus ou en voiture, les évacuations se poursuivent à Saint-Martin-Vésubie, commune sinistrée après le passage de la tempête Alex dans les Alpes Maritimes. Sur place, il n’y a toujours pas d’électricité, ni d’eau potable. De nombreux habitants ont déjà quitté le village mais d’autres sont restés bloqués. Isolés sur la rive la plus touchée, ils ont pu partir lundi 5 octobre et pour certains, c’est un vrai déchirement.
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Pour quitter le quartier Saint-Nicolas, il faut s’équiper d’un baudrier attaché à une corde, et marcher quelques mètres sur ce qu’il reste d’un pont quasiment effondré. Michèle veut bien s'harnacher mais à une condition : "Moi, je pars que si on part avec nos animaux. J'ai un gros chien et un chat, je ne pars sans eux." Réticente jusqu’ici, elle réalise qu’elle ne peut plus rester. "Il y a eu des éboulements, raconte-t-elle, la voix chevrotante. Il n'y a pas d’eau, pas d’électricité, pas de contact... Rien ! On est isolé, il n’y a plus de pont de l’autre côté, en amont et en aval."
Une immense tristesse
Anne fait aussi partie des derniers habitants à quitter la rive sinistrée : "Il commence à faire froid, les premières neiges sont arrivées cette nuit. Donc, impossible de rester." Marie-Christine est trop âgée pour emprunter le pont menaçant. Des secouristes l’installent dans un 4x4 pour l’évacuer. Refermer la porte de la maison, où elle vit depuis 50 ans, est une immense tristesse. "Voilà, une vie de travail foutue, on ne reviendra jamais", explique-t-elle les larmes aux yeux. Quand on lui demande si elle part contrainte, elle répond : "Pas contrainte, obligée. Il commence à faire nuit dans la maison, on n’a pas d’eau ni d’électricité. On ne peut plus rester ici."
Mais certains veulent rester coûte que coûte. Les autorités avertissent qu’elles évacueront tous les habitants du quartier d’ici 48 heures pour leur sécurité.
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