Séisme à Taïwan : ce que l'on sait du tremblement de terre qui a fait au moins neuf morts et un millier de blessés
C'est la deuxième plus grande catastrophe de l'histoire récente de Taïwan. L'île a été frappée par un séisme de magnitude supérieure à 7, mercredi 3 avril, vers 8 heures du matin (heure locale). Il s'agit du plus puissant tremblement de terre enregistré depuis vingt-cinq ans sur le territoire. En septembre 1999, un séisme de magnitude 7,6 y avait entraîné la mort de plus de 2 000 personnes. Le bilan s'avère moins dramatique cette fois, bien qu'il demeure provisoire : les autorités font état de neuf morts et plus de 1 000 blessés. Voici ce que l'on sait de cette secousse d'envergure.
Une magnitude estimée entre 7,2 et 7,5
Le tremblement de terre s'est produit vers 8 heures du matin (heure locale) et a été suivi de plusieurs répliques. Son épicentre a été détecté en mer à faible profondeur au large des côtes est de Taïwan. La magnitude du séisme a été estimée à 7,5 par l'Agence météorologique japonaise (JMA), à 7,4 par l'Institut américain d'études géologiques (USGS) et à 7,2 par l'Agence météorologique taïwanaise (CWA).
L'île de Taïwan étant située à la frontière de plusieurs plaques tectoniques, elle est fréquemment touchée par des séismes, tout comme le Japon. Pour limiter les risques autant que possible, les deux pays appliquent des normes de construction parmi les plus strictes au monde. Ces dernières n'auront pas suffi à empêcher les dégâts, au vu de la magnitude extrêmement forte du séisme.
Le tremblement de terre est le troisième à dépasser ce seuil depuis le début de l'année. En 2023, 19 séismes de magnitude supérieure à 7 ont été enregistrés dans le monde, selon l'USGS.
Plusieurs morts dans la région de Hualien
Le bilan fourni par les autorités est encore provisoire, mais il fait état d'au moins neuf morts et 1 011 blessés. Tous les décès se sont produits dans la région de Hualien, près de l'épicentre du séisme dans l'est de l'île, ont annoncé les secours. Trois des victimes ont péri sur un sentier de randonnée, écrasées par des rochers dont la chute a été provoquée par le séisme. Une autre victime, un chauffeur routier, a trouvé la mort dans un glissement de terrain en s'approchant d'un tunnel. L'agence n'a pas précisé les circonstances des autres décès.
Selon un communiqué du gouvernement, la présidente Tsai Ing-wen et le directeur exécutif Chen Jianren ont visité le Centre de réponse aux catastrophes dans la matinée. L'armée nationale est mobilisée et les gouvernements centraux et locaux sont appelés à coopérer un maximum. Des bulldozers ont été mobilisés pour dégager des rochers qui bloquent des routes vers Hualien, selon des images diffusées par les chaînes de télévision locales.
Des immeubles totalement ou partiellement effondrés
A Hualien, "deux bâtiments se sont effondrés" prenant au piège des personnes, a déclaré un responsable des pompiers de ce port de près de 100 000 habitants, situé au pied d'une chaîne de montagnes et de gorges. L'agence de presse nationale Chine Nouvelle a fait état "de nombreux bâtiments résidentiels" partiellement effondrés, qui ont "conduit à l'évacuation de centaines d'habitants". La télévision locale a montré des bâtiments de plusieurs étages à Hualien et ailleurs s'incliner dangereusement sous l'effet du séisme, tandis qu'un entrepôt de la ville de New Taipei s'est effondré. Le maire de la ville a précisé que plus de 60 survivants avaient été extraits des ruines.
Autres conséquences notables : l'activité de certaines usines de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), le plus grand fabricant de puces au monde, a été brièvement interrompue, selon un responsable du groupe. Par ailleurs, le métro a brièvement cessé de circuler dans la capitale taïwanaise, le trafic ayant finalement repris au bout d'une heure. Les habitants ont alors été invités à vérifier d'éventuelles fuites de gaz provoquées par la secousse.
L'alerte au tsunami déclenchée puis levée
Des alertes au tsunami ont été déclenchées à Taïwan, dans les îles du sud-ouest du Japon et dans plusieurs provinces des Philippines. Dans un premier temps, la population des zones côtières a été priée de gagner les hauteurs. Les autorités japonaises et philippines ont finalement rapidement levé leurs alertes.
L'aéroport de Naha, le plus important de l'île japonaise d'Okinawa, a toutefois suspendu temporairement le trafic aérien et les vols prévus vers cette destination ont été déroutés. Les enregistrements des vols au départ ont cependant repris après la levée de l'alerte.
Le Centre d'alertes au tsunami du Pacifique, un observatoire régional basé à Hawaï (Etats-Unis), a annoncé quelques heures après le séisme que "la menace de tsunami est maintenant largement passée", tout en appelant les habitants des régions littorales à rester prudents.
De nombreux messages de soutien
Sur le réseau social X, le président japonais s'est dit "profondément attristé", avant de rappeler sa reconnaissance "du soutien chaleureux que nous avons reçu de nos chers amis de Taïwan lors du grand tremblement de terre à l'est du Japon et du récent tremblement de terre dans la péninsule de Noto". Des paroles de réconfort qui ont rappelé à Tsaig Ing-Wen "l'amitié entre Taïwan et le Japon".
Les présidents du Guatemala et du Paraguay ont, eux aussi, fait valoir leur solidarité à Taïwan. La Chine, qui considère l'île comme faisant partie de son territoire, a déclaré de son côté observer "très attentivement" le tremblement de terre et s'est dit "prête à fournir une aide aux sinistrés", selon l'agence de presse nationale Chine Nouvelle.
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