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Plan anti-pollution : "On va créer une ségrégation spatiale entre Paris et sa périphérie"

Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne, est en désaccord avec les mesures adoptées en Conseil de Paris, lundi.

Article rédigé par Carole Bélingard - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le député PS Olivier Faure à l'Assemblée nationale à Paris, le 4 février 2015. (  MAXPPP)

Anne Hidalgo part en guerre contre la pollution. Le Conseil de Paris a approuvé, lundi 9 février, un plan pour réduire la pollution dans la capitale. La maire de Paris souhaite ainsi exclure les véhicules polluants (les voitures immatriculées avant janvier 1997 et les deux-roues enregistrés avant 2000) d'une zone à basse émission, et ce dès juillet 2016. Entre 2017 et 2020, l'interdiction deviendra totale pour certains véhicules et sera étendue à des modèles plus récents.

Des mesures vivement contestées. Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du groupe UMP au Conseil de Paris, les juge "insuffisantes". Mais les critiques dépassent le cadre partisan. Olivier Faure est député PS de Seine-et-Marne. Contacté par francetv info, il ne se montre pas tendre avec les dispositions de ce plan.

Francetv info : Que pensez-vous des mesures anti-pollution adoptées lors du Conseil de Paris ?

Olivier Faure : Je partage la volonté de la mairie de Paris de dépolluer la capitale progressivement, mais pas ces mesures radicales. En clair, les Franciliens vont se retrouver interdits de séjour à Paris, car ils n'auront pas les moyens de se déplacer. Certaines professions, comme les commerçants, les artisans, les VRP n'ont pas d'autres solutions que d'utiliser leurs voitures et ils ne peuvent pas toujours en changer, même pour une acheter une essence. 

En ce qui concerne les véhicules électriques, même avec des aides, leur coût reste élevé. Et puis, certaines ont une autonomie très faible. Il faudra donc acheter une voiture pour aller dans Paris et une autre pour faire de longs déplacements ? Le problème économique posé est insurmontable pour certains Franciliens. 

Ne faut-il pas pourtant privilégier des moyens alternatifs à la voiture ?

Les Parisiens disposent de moyens alternatifs de transports : métros, bus, tramway, taxis, VTC, Vélib'.. Cela n'existe pas ailleurs. On a déjà des gros problèmes avec les parkings relais au niveau des stations RER. Ils sont saturés et les gens se garent n'importe où.

On ne peut pas avoir, d'une part un discours qui prône de casser les ghettos et, d'autre part, couper la mobilité. On va créer une ségrégation spatiale entre Paris et sa périphérie. On voit bien aussi qu'il y a une volonté de concentrer les activités économiques au niveau métropolitain (Paris et sa petite couronne). Mais on ne peut pas repousser ceux qui y viennent travailler. Beaucoup de familles sont déjà exilées en grande couronne car elles ne peuvent pas se loger dans Paris. C'est désarmant de ne pas se rendre compte des difficultés supplémentaires que ces mesures vont poser.

Quelles sont vos propositions pour diminuer la pollution ?

La pollution ne peut se concevoir qu'à l'échelle francilienne. Il n'y a pas de bulle protectrice au-dessus de Paris. La pollution atmosphérique se déplace. La discussion ne soit pas s'arrêter à la métropole, mais doit être poussée au niveau de la région. Je propose qu'on fasse comme à Berlin (Allemagne) en obligeant les véhicules à être équipés de filtres à particules. Ces équipements seront pris en charge pour moitié par la puissance publique via des crédits d'impôts. 

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