: Reportage "Quand il y a une inondation, on est tout seul" : la lassitude et l'amertume des habitants de Rive-de-Gier
Balai en main, Dylan s'active pour assécher sa maison à Rive-de-Gier. Son garage au rez-de-chaussée a été complètement inondé après les intempéries du jeudi 18 octobre qui ont frappé la moitié sud du pays. Les eaux du Gier sont montées jusqu'à près de cinq mètres à certains endroits. Un record par rapport aux inondations de 2008 qui avaient déjà fortement impacté la ville.
Dylan fait l'état des lieux pour savoir ce qu'il peut garder : "Il n'y a que de la boue de partout. Il y a 1,80 m à peu près dans mon garage rempli d'eau. On s'est débrouillé tout seul pour vider l'eau et pour nettoyer l'intérieur. Déjà en 2008 et que c'était inondé, ils ont dit de ne pas rester dans la maison parce qu'elle pouvait s'écrouler. Mais il n'y a pas eu de travaux, il n'y a rien eu. C'est toujours pareil quand il y a une inondation, on est tout seul."
Comme lui, une voisine récupère ce qui est récupérable, mais devant sa maison, le mobilier et les appareils électroménagers impactés se comptent par dizaines : "En fait, tout est tombé. Par exemple, mon congélateur a changé de place. Tout était par terre. La vaisselle était par terre."
"On espère que les assurances vont jouer le jeu"
Un peu plus loin, Muriel voit les secours s'approcher. "Les pompiers vont peut-être pomper l'eau", espère-t-elle. Depuis la montée des eaux, elle n'a toujours pas accès à son garage souterrain. "On est au deuxième donc pas de souci, explique-t-elle. Par contre, au niveau de notre garage, nous sommes au -2 donc nous avons dix mètres d'eau. De toute façon, nous savons que notre véhicule est foutu."
Muriel se projette déjà dans les prochaines démarches : "On espère que les assurances vont jouer le jeu et du coup, qu'on sera bien remboursés." En attendant, dans un élan de solidarité, elle aide les plus sinistrés. "On a fait le tour des appartements, pour voir si certains avaient besoin d'aide et pour aller chercher de l'eau ou tout simplement le pain", raconte Muriel.
Georges aussi n'arrête pas une minute. Habitant d'une commune voisine, il s'est déplacé spécialement pour venir aider au nettoyage. Il est bénévole à la réserve citoyenne de la ville. Il a reçu un message sur son téléphone pour venir contribuer à cet effort collectif. Et sa première mission "est de débarrasser un appartement. On a débarrassé tout ce qui était au sol, comme des cartons, tout ce qui en fait n'avait pas d'intérêt pour l'expert. On a gardé par contre sur place, à la demande de la personne qu'on a aidée, tous les meubles pour que l'expert puisse constater leur présence."
Direction ensuite la médiathèque de la ville avec une vingtaine d'autres bénévoles : étagères, livres, fauteuils, tout est dans la boue. "Il faut évacuer tous les livres et DVD qui sont au sol, les mettre à l'extérieur pour qu'ils soient récupérés par une benne avec les employés de la mairie pour évacuer puis nettoyer les trottoirs, explique Georges. Je pense que pour rouvrir cette bibliothèque et médiathèque il y a quelques mois, voire quelques années." Le nettoyage de la ville devrait encore durer plusieurs jours.
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