"Quand il y a du vent, je n'arrive plus à dormir" : A Vire, en Normandie, les souvenirs très vivaces de la "tempête du siècle"
Le 26 décembre 1999, la "tempête du siècle" s'abattait sur la France, faisant 92 victimes et privant 3,5 millions de foyers d'électricité. Vingt ans plus tard, les souvenirs sont bien ancrés à Vire, dans le Calvados.
Il y a 20 ans, le 26 décembre 1999, la tempête Lothar s’abattait sur le nord de la France. Le lendemain, une autre tempête, Martin, sévissait sur le sud du pays. Suite à ces deux événements météorologiques violents, baptisés "tempête du siècle", 92 personnes sont mortes en France, 3,5 millions de foyers ont été privés d’électricité et des milliers d'hectares de forêts détruits.
Un sapin dans la chambre
A Vire, près de Caen, dans le Calvados, les souvenirs de la tempête sont encore vifs dans l'esprit du maire de l'époque, Jean-Yves Cousin. Il se souvient de rues "impraticables", d'arbres "couchés sur la route", de "fils électriques qui se touchaient par la violence du vent et provoquaient des étincelles". "C'était inimaginable, dantesque !", décrit Jean-Yves Cousin. "Et puis les gens étaient totalement isolés puisque les arbres barraient les routes", ajoute-t-il.
Jean-Yves Cousin se remémore aussi un sapin "tombé sur une maison et dont la branche a traversé, non seulement le toit, mais est arrivé jusque dans la chambre, sans blesser heureusement quiconque". La tempête n’avait pas fait de victime à Vire mais certains foyers étaient restés sans électricité pendant près d’une semaine. Jean-Yves Cousin se "souvient qu'EDF avait fait appel à des électriciens belges pour venir en renfort".
Des agriculteurs démunis et traumatisés
A l'époque, tout le monde s’était soudé les coudes après le passage de la tempête du siècle, se souvient aussi Jean-Yves Cousin. Des rafales à plus de 160 km/h ont été relevées en 1999 dans le bocage virois. "Il n'y avait plus rien dans les champs, raconte Catherine, agricultrice retraitée de Mesnil-Clinchamps. Les animaux étaient partis, certains dans les bois, on a mis dix jours à les récupérer. Et puis il y avait aussi des kilomètres de clôtures à refaire, on ne pouvait plus traire ni soigner".
Catherine reste très marquée par le passage de la tempête. "Maintenant, quand il y a du vent, je n'arrive plus à dormir, j'ai toujours peur que ca recommence", explique l'agricultrice.
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