80 millions d'euros pour les sinistrés de l'Aude : "Ça permettra de répondre aux urgences", assure le président du conseil départemental
André Viola a réagi lundi sur franceinfo aux annonces d'Emmanuel Macron.
En visite dans l'Aude lundi 22 octobre, Emmanuel Macron a annoncé une enveloppe de 80 millions d'euros pour indemniser les biens non assurables des collectivités sinistrées par les inondations de la mi-octobre. Selon André Viola, le président du conseil départemental de l'Aude, les dégâts publics seront plus proches des 200 millions. "Cette première réponse de l'État nous permettra de faire face aux premiers travaux", "ça permettra de répondre aux urgences", a-t-il jugé sur franceinfo.
Franceinfo : L'enveloppe de 80 millions est-elle suffisante ?
André Viola : Ça permettra de répondre aux urgences. Il y a des chiffres qui ont été annoncés hier dimanche par le ministre de l'Économie, 200 millions d'euros mais ça, ça correspond à ce qu'ont déclaré les familles sinistrées de l'Aude aux assureurs. Je crois qu'il faut ajouter autant au niveau des dégâts publics et donc cette première réponse de l'État nous permettra de faire face aux premiers travaux. Mais le président de la République le sait, d'ailleurs il l'a dit dans son intervention, ce n'est pas exhaustif et quand on aura fait le recensement de tous les dégâts, il faudra certainement que l'État comme nous, collectivités départementales et la région, intervenions à nouveau.
Les routes, les bâtiments publics, le président a dit que l'État allait s'en charger. Est-ce que ça prend en compte par exemple les établissements scolaires, dont certains sont à la charge des départements?
Je ne veux pas faire dire au président de la République ce qu'il n'a pas dit. L'État ne prendra pas en charge tout. Mais il doit prendre sa part et une grande part, le département et la région aussi. Nous avons effectivement 122 petites communes rurales sur les 126 communes qui ont été classées aujourd'hui. Ce sont des communes à quelques dizaines de milliers d'euros de budget qui vont être contraintes de faire face à des travaux parfois de millions d'euros ou plus. Et donc bien évidemment là, si on leur dit de mettre les 20% obligatoires qu'on doit mettre quand on est une collectivité subventionnée par d'autres, elles ne pourront pas, surtout en fin d'année. Il faut pouvoir donner des avances, parce que ces communes-là ne pourront pas payer en amont. Après, il y a des biens assurables comme les bâtiments, les écoles, les mairies et puis il y a les biens non assurables, les routes, les réseaux d'eau et d'assainissement. Et c'est certainement ce qui coûtera le plus cher.
La totalité des villages sont aujourd'hui alimentés en eau potable. Mais il reste sept ou huit villages qui n'ont plus de station d'épuration. Et puis nous, sur les routes départementales, on a rouvert 35 routes en une semaine à peine. Il en reste une quinzaine où les travaux seront plus conséquents. Certaines de ces routes étaient à grand trafic. On renvoie aujourd'hui sur des petites routes qu'on dit "de campagne" et qui ne sont pas faites pour accueillir ces trafics-là. Heureusement, on n'a plus de pluie depuis ces évènements. Mais s'il se remet à pleuvoir, ces routes vont être dégradées et il faudra les reprendre une fois que le trafic routier sera rétabli sur nos voies de grande circulation.
Le président a-t-il été à l'écoute ?
J'avais eu le président de la République au téléphone dimanche et on avait échangé sur les difficultés auxquelles les sinistrés pouvaient être confrontés, la question des franchises, des délais, les communes aussi bien évidemment avec des reconstructions à faire. Le président a entendu et a dit qu'il ferait tout pour assouplir cette réglementation et ne pas rajouter au drame que nous venons de vivre des difficultés administratives. Aujourd'hui, 126 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle. On en a fait remonter une quarantaine qui, selon nous, ont été oubliées et ont subi des dégâts. Le président de la République nous a dit que la semaine prochaine, il y aurait une nouvelle commission qui étudierait leur cas.
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