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Vidéo "On ne travaille pas, la vie devient chère, c'est presque un enfer" : à Haïti, la crise du chômage perdure

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier, Jérémy Tuil, édité par Pauline Pennanec'h
Radio France

Dix ans après le séisme qui a frappé Haïti et fait plus de 200 000 morts, le pays affronte aujourd'hui une crise du chômage sans précédent.

Sur le marché de Port-au-Prince, Jean-Joseph, vendeur, garde le sourire, même s'il l'avoue, "la vie devient chaque jour de plus en plus dure". Selon les statistiques, le taux de chômage a atteint 27% en Haïti, mais les locaux pensent que ce chiffre est bien en-deça de la réalité quotidienne. Depuis le séisme il y a dix ans, les habitants d'Haïti tentent de sortir la tête de l'eau. Le tremblement de terre, d’une magnitude de 7,0 à 7,3 sur l'échelle de Richter, a tué plus de 200 000 personnes et en a blessé 300 000. La secousse a détruit des hôpitaux, des écoles, et laissé derrière elle des maisons effondrées. À l'époque, le pays a affronté une terrible crise humanitaire. Dix ans après, la situation s'est améliorée, mais le quotidien des Haïtiens ne va pas mieux, confrontés à un taux de chômage catastrophique.

C'est presque un enfer ! On se débrouille quand même, on résiste.

Jean-Joseph

à franceinfo

"On ne travaille pas, et la vie devient chère. Chaque jour, les prix changent, ils augmentent parce que nous sommes un pays qui consomme, nous ne produisons pas", affirme-t-il. Pour vivre aujourd'hui, cet Haïtien explique qu'il faut "1 000 gourdes par jour", soit dix euros. "Et c'est cher ! Mais on s'y habitue", dit-il.

>> "Les morts et les vivants étaient quasiment mélangés" : 10 ans après le tremblement de terre, les rescapés d'Haïti tentent de se reconstruire

"L'entreprise a fermé pendant cinq mois"

La situation de Jean-Joseph ressemble à celle d’une majorité d’Haïtiens. Tanguy Armand possède une petite entreprise de menuiserie et pour lui aussi, les fins de mois sont difficiles. "Par exemple, on vient de vivre cinq mois sans pouvoir payer nos employés", affirme-t-il. "L'entreprise a fermé pendant cinq mois. C'est aussi simple que ça."

Techniquement, on est en faillite, comme la plupart des entreprises dans ce pays. Donc on n'a pas le choix, on est obligé de se démerder pour survivre et travailler ici.

Tanguy Armand

à franceinfo

Le pire à Haïti, c’est ce sentiment, partagé par tous, de s’être fait volé l’argent promis pour la reconstruction. "On pensait qu'il y avait soit-disant une manne financière qui arrivait avec des milliards de dollars qui survolaient le pays, et cette valse de milliards a continué sa valse en dehors d'Haïti et n'est jamais vraiment rentré dans le pays", soupire Tanguy Armand. Bilan : dix ans après le tremblement de terre, Haïti reste un pays en crise.

Le taux de chômage en Haïti - Reportage de Nathanaël Charbonnier
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