"Les morts et les vivants étaient quasiment mélangés" : 10 ans après le tremblement de terre, les rescapés d'Haïti tentent de se reconstruire
Une cérémonie se déroule dimanche à Haïti, 10 ans après le séisme qui a tué plus de 200 000 personnes et mis le pays à terre. Certains survivants ne sont toujours pas retournés sur le lieu où ils ont vécu le tremblement de terre.
C’était le 12 janvier 2010, Haïti et sa capitale Port-au-Prince étaient frappés par un terrible tremblement de terre, d'une force de plus de 7 points sur la fameuse échelle de Richter. Plus de 200 000 morts, 300 000 blessés, des maisons effondrées, des hôpitaux et écoles détruits. Le pays affrontait une terrible crise humanitaire. Dix ans après le pays tente de se reconstruire avec l’aide des rescapés. Certains retournent seulement aujourd'hui sur les lieux où ils ont failli mourir.
Il aura fallu 10 ans pour que Louis Naud Pierre, enseignant, retourne à l’endroit exact où il se trouvait ce jour là à Port-au-Prince, à 16h53. "J'arrivais du Canada, j'étais au téléphone, je ne sais même plus ce qui s'est passé." Il n’était jamais revenu, l’endroit a bien changé, aujourd’hui le lieu sert de parking alors qu’à l’époque c'était un building de quatre étages. Ces étages qui quelques minutes plus tard se retrouvaient en blocs de béton sur son corps blessé. "J'ai été inconscient quelques secondes, puis j'ai pu appeler à l'aide. Des personnes, qui cherchaient d'autres victimes, ont pu me dégager." Et d’expliquer que les blessures du corps ne sont rien à côté de celles des âmes, qui pendant quelques jours en Haïti ont pactisé aussi bien avec la vie qu’avec la mort.
Les morts et les vivants étaient quasiment mélangés à certains endroits. Les gens dormaient, vivaient avec des morts, ça a duré des jours. Ça a marqué l'esprit des gens.
Un rescapé du tremblement de terre à Haïtià franceinfo
Et Louis Naud Pierre l’assure, une vie qui a fleurté avec l’au-delà n’est plus tout à fait la même, elle prend alors de nouveaux reflets. "Je ne suis plus attaché ni à l'argent, ni aux biens. Il faut vivre pour être utile, c'est ce qui donne beaucoup plus de sens à la vie. Quand on voit qu'on peut tout perdre en un instant, alors tout ce qu'on peut posséder n'a plus aucune valeur."
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