Pour polluer impunément sous couvert de "greenwashing", les grandes entreprises comme Total, Engie ou Lafarge ont chacune leur spécialité, que vous a dévoilée "Cash Investigation" le 24 mai 2016. Le cimentier Lafarge, de "pollueur payeur", s'est débrouillé pour devenir "pollueur payé" − et bien payé : entre 2008 et 2014, il aurait engrangé 485 millions d’euros en revendant ses quotas de CO2 en trop. Une fortune obtenue grâce à la générosité du système mis en place par l’Union européenne. Un document confidentiel Pourtant, le groupe se plaint de ces normes européennes "trop strictes" qui l'obligent, dit-il, à licencier. Le cimentier est en train de supprimer 260 emplois en France. Officiellement à cause de "contraintes environnementales" trop fortes. "Cash Investigation" s'est procuré un document confidentiel interne à l'entreprise, qui affirme que le système européen des quotas de CO2 va entraîner une taxe de 12 à 19 millions d'euros en 2021. Au Havre, où Lafarge non seulement n'a jamais déboursé un centime pour ses émissions de CO2, mais a gagné de l'argent grâce à ce système, 116 salariés sur 146 sont menacés. D'ici à la fin de l'année, ils ne seront plus que 30 sur le site normand.Extrait de "Climat : le grand bluff des multinationales", un film de Jean-Baptiste Renaud, diffusé dans "Cash Investigation" le 24 mai 2016.