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Une "arrogance présidentielle" qui "ne se traduit pas dans les actes" : les réactions sceptiques au discours d'Emmanuel Macron en ouverture du G7

Le chef de l'État a promis d'aborder le sujet de la défense du climat et de la biodiversité avec ses homologues lors du sommet du G7 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques)

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuel Macron, lors de son allocution à la télévision avant l'ouverture du G7, le 24 août 2019, à Biarritz.  (HANDOUT / TF1)

Le climat sera l'un des thèmes abordés par les sept dirigeants des pays qui participent à partir de samedi 24 août au sommet du G7 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). En ouverture de ces trois jours de discussions, Emmanuel Macron a déroulé l'ordre du jour. Lors d'une allocution télévisée, il a promis des mesures pour le climat, notamment une réduction de la vitesse du transport maritime et des efforts à exiger du secteur du textile. 

Des actions "bien en-deçà de ce qu'il faudrait faire"

Selon Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, ces annonces sont insuffisantes. "Si l'on ne réinvente pas un système économique différent, c'est très contradictoire de dire qu'on va rendre la planète plus vivable", a estimé sur franceinfo l'ancienne coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.

Emmanuel Macron s'est positionné comme une sorte de champion de la diplomatie climatique

Cécile Duflot

à franceinfo

Selon Cécile Duflot, le positionnement du président pose deux problèmes. "Le premier c'est que c'est beaucoup dans le discours, et le deuxième, c'est que cela ne se traduit pas dans les actes, en particulier en France", a déploré l'ex-ministre et ex-secrétaire nationale du parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui évoque un bilan présidentiel "bien en-deçà de ce qu'il faudrait faire" en matière d'écologie. 

L'actuel porte-parole du part du parti EELV a critiqué sur franceinfo les propositions d'Emmanuel Macron de s'engager notamment avec les acteurs maritimes pour une baisse de la vitesse des bateaux. "Ces mots n'intéressent personne, ils sont creux, vides. (...) Le kérosène n'est pas taxé en vertu d'une convention internationale qui remonte à 1944. C'est ça qu'il faut renégocier. Taxons le kérosène. Ce n'est pas la vitesse des containers, c'est leur nombre qu'il faut enrayer et donc ça passe pas par des chartes de bonne conduite", a-t-il expliqué.

Il a évoqué aussi l'engagement des producteurs de textile de réduire le volume de leurs déchets : "Je pense que le temps de faire confiance aux filières, de faire confiance aux acteurs, de s'engager dans les chartes. Tout cela est révolu depuis très longtemps".

Impulser une dynamique des États membres

Damien Abad, député Les Républicains de l’Ain, a de son côté dénoncé "l'arrogance présidentielle" d'Emmanuel Macron "qui fait cavalier seul, qui veut imposer les sujets et les conclusions". "C'est un catalogue de bonnes intentions tout à fait louable. (...) Je souhaite que la France réussisse et je souhaite que le G7 soit un succès, mais j'ai un doute", a-t-il dit sur franceinfo.

On ne veut pas un G7 fait de communication, de coups de menton et de petites phrases

Damien Abad

à franceinfo

Lucile Dufour, responsable des politiques internationales pour le Réseau action climat s'inquiète de voir "s'affaiblir la partie d'engagement des États". Lors de ce sommet du G7, "on attend de la France qu'elle rallie les pays autour d'engagements politiques forts. Or, là, on se repose sur les entreprises. Mais c'est la régulation des États qui va pouvoir orienter l'action des entreprises", estime la militante qui rappelle que "les pays du G7 sont responsables de 20% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial". "On attend qu'ils prennent des engagements de politique publique", conclut Lucile Dufour.

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