Marseille : la mise en place d'une zone à faibles émissions toujours au point mort
Les zones à faibles émissions sont destinées à lutter contre la pollution de l'air, en ne permettant qu'aux véhicules les moins polluants d'y circuler. La mise en œuvre ne semble toutefois pas si évidente, comme à Marseille.
La zone à faibles émissions (ZFE), qui doit s'étendre sur près de 20 kilomètres carrés à Marseille (Bouches-du-Rhône) a pour objectif d'interdire l'accès au centre-ville aux véhicules les plus polluants. Dans la deuxième ville de France, où la voiture est très utilisée, l'idée fait débat. "Ce serait bien, ce serait sympa", s'enthousiasme une habitante, tandis qu'une autre estime que "ça pose des problèmes pour les personnes qui ne peuvent pas s'offrir une voiture non-polluante" et dénonce "une forme d'injustice".
Des débats et du retard
Pour ne pas pénaliser les personnes les plus modestes, la nouvelle municipalité temporise. Prévue pour la fin de l'année, la mise en place de la zone à faibles émissions a été reportée de six mois, le temps de consulter la population. "Pour qu'elle soit acceptée et comprise de tout le monde, il faut qu'il y ait cette consultation", martèle Audrey Gatian, adjointe au maire (Printemps Marseillais) de Marseille en charge de la politique de la ville, qui assure ne pas souhaiter "une ZFE punitive pour les habitants".
Le sujet est devenu politique à Marseille. L'opposition de droite s'étonne que des élus, dont certains sont écologistes, puissent freiner sur le dossier. "La ZFE elle est nécessaire, (…) c'est de la compétence du maire de Marseille, et c'est son absence de volonté aujourd'hui qui fait que la ZFE ne sera pas mise en place fin 2021", s'agace Catherine Pila, conseillère municipale (LR). La zone à faible émission tourne au dilemme, autour de l'enjeu de lutter contre la pollution de l'air sans exclure la population des plus fragiles.
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