Les toits blancs, une alternative lumineuse pour diminuer la chaleur naturellement
Peindre les toits en blanc ? Une idée très efficace qui permet de faire chuter le thermomètre jusqu'à dix degrés en moins dans les habitations.
C'est une technique ancestrale largement répandue dans les régions du sud de l'Europe, la peinture blanche qui habille les villages du pourtour méditerranéen gagne de plus en plus le nord. En Bretagne, un entrepreneur s'inspire largement de ces maisons de Grèce ou d'Andalousie. L'objectif est à la fois écologique et économique.
Blanc dehors, frais dedans
La technique du toit blanc est d'une simplicité lumineuse. Elle permet naturellement de refléter les rayons du soleil et ainsi de renvoyer 90% de la chaleur. La preuve sur le toit d'une grande surface de Quimper qui a volontairement laissé une partie en noir pour mesurer l'effet : "Dans la journée ce carré noir va monter à 80° et dans le blanc il ne dépassera jamais 40°", assure le directeur du magasin. Depuis la mise en œuvre de l'opération, l'utilisation de la climatisation a fortement chuté.
En repeignant son toit en blanc, le supermarché économise plus de 20 000 euros d'électricité par an
Bon pour la planète
Avec ce système, les constructions emmagasinent moins de chaleur et refroidissent plus vite une fois la nuit venue. En limitant la climatisation, ce procédé permet de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. "On pourrait gagner des dixièmes de degrés sur le réchauffement climatique global, mais au niveau local on peut gagner jusqu'à 3 à 5° en température subie par les habitants", souligne Antoine Horellou, Directeur de Cool Roof France.
Pour aller au bout de sa démarche écologique, cette société bretonne a choisi des matériaux naturels qui composent sa peinture pour le moins étonnants : des coquilles d'œufs et d'huitre, un peu d'eau comme solvant et le tour est joué.
Une traînée de poudre dans le monde
En 2019, Ban Ki-moon, ex-secrétaire général de l’ONU, suggérait précisément l'utilisation de cette technique testée à Ahmedabad dans le nord-ouest de l’Inde. Cette proposition politique ambitieuse au service de la lutte contre le réchauffement climatique s’inspire de la recherche aéronautique de la NASA.
A New York ou Los Angeles, des immeubles, des écoles et même des routes sont recouverts de cette fameuse laque blanche. A San Francisco, tout bâtiment en construction a l'obligation de prévoir une toiture blanche.
La peinture à la chaux blanche si typique des villages grecques ou du sud de l'Espagne se répand peu à peu sur tous les continents. Au Sénégal, les toits commencent peu à peu blanchir dans la chaleur étouffante des villes.
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