Ce qu'il faut retenir de l'étude de l'ONU sur les engagements des pays avant la COP21
L'ONU appelle les dirigeants du monde à accentuer leurs efforts s'ils souhaitent atteindre leur objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2 °C.
Les nations du monde entier devront encore faire un effort pour sauver la planète. Dans un rapport de synthèse publié vendredi 30 octobre, à un mois de la COP21 qui se tiendra à Paris, l'ONU indique que les pays participants devront revoir leur engagement à la hausse si les responsables politiques souhaitent atteindre leur objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2 °C. Entre bons points et avertissements sérieux, francetv info vous dit ce qu'il faut retenir de ce rapport crucial.
Des efforts salués sur la réduction des émissions...
La synthèse de l'ONU commence par féliciter les 146 pays dont les efforts sur la réduction de gaz à effet de serre ont été analysés. "Un effort mondial sans précédent est en cours", salue le texte, qui indique qu'avec les engagements déjà pris, la quantité de CO2 émise par personne dans le monde devrait baisser de 8% d'ici dix ans, et de 9% d'ici 2030.
"Ces engagements marquent une volonté claire et déterminée de s'engager dans une nouvelle ère de la part de la communauté des nations", a commenté Christina Figueres, la secrétaire générale de la Convention climat de l'ONU. "Ce rapport montre que les contributions nationales permettent de changer la donne et nous éloignent du pire, c'est-à-dire d'un réchauffement à 4-5 °C ou plus", s'est de son côté félicité Laurent Fabius, futur président de la conférence climat, dans un communiqué.
... mais insuffisants pour rester sous les 2 °C de réchauffement
Mais le rapport s'attarde surtout sur l'écart entre l'objectif affiché par les pays participants et les engagements déjà pris. Selon les Nations unies, "des réductions d'émissions de gaz à effet de serre beaucoup plus importantes" seront nécessaires dans les prochaines années pour rester sous la limite des 2 °C de réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle.
A l'heure actuelle, l'ONU estime que les engagements nationaux "ont la capacité de limiter à 2,7 °C l'élévation de la température" sur Terre. "Ce n'est en aucun cas suffisant", car encore synonyme de dérèglements climatiques majeurs, juge Christina Figueres.
Le Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, a en effet calculé qu'il ne fallait pas émettre plus de 1 000 gigatonnes de CO2 pour avoir de bonnes chances de respecter l'objectif des 2 °C. Cela constitue le "budget carbone" de l'humanité. Avec les engagements actuels, 72 à 75% de ce "budget" auront été consommés en 2030 car selon les projections de l'ONU, les émissions cumulées atteindraient environ 540 gigatonnes en 2025 et 748 gigatonnes en 2030.
Pour illustrer son propos, l'ONU publie un graphique qui étudie trois scénarios permettant de limiter effectivement la montée des températures à 2°C. Les deux premiers, qui préconisent une réduction progressive des émissions de gaz à effet de serre avec une probabilité de réussite supérieure à 66%, sont déjà rendus caducs par les engagements pris. Ne reste que le plus radical, qui impose des efforts considérables à partir de 2030.
Pour qu'il puisse se réaliser, Paris compte plaider lors de la conférence climat pour mettre en place un mécanisme de révision périodique des engagements qui seront décidés. Une proposition dont Pékin, responsable de 25% des émissions de CO2 de la planète, refuse pour l'heure d'entendre parler.
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