Climat : les concentrations de CO2 cette année menacent la limite de 1,5°C de réchauffement, prévient une étude

L'étude du service de météorologie britannique s'appuie sur les relevés d'une station de référence à Hawaï. La limite de l'augmentation de la température à 1,5°C est considérée comme de plus en plus inatteignable par les experts scientifiques.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des élèves manifestent en faveur d'une action climatique, le 17 novembre 2023, à Melbourne (Australie). (WILLIAM WEST / AFP)

Une énième alerte. La hausse des concentrations de CO2 dans l'atmosphère en 2024 s'annonce supérieure aux niveaux compatibles avec des trajectoires de réchauffement du climat respectant la limite de 1,5°C, selon une étude du Met Office, le service de météorologie britannique, rendue publique vendredi 19 janvier. Elle s'appuie sur les relevés de la station de Mauna Loa, à Hawaï, qui est considérée comme un bon indicateur de la tendance mondiale.

L'accord de Paris de 2015 a pour ambition de maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C. Mais cette limite la plus ambitieuse (qui se comprend comme une moyenne de température sur au moins 20 ans) est considérée comme de plus en plus difficile à conserver par les experts.

Pas de ralentissement substantiel en perspective

"La hausse estimée des concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone pour cette année est bien au-dessus des trois scénarios compatibles avec la limite de 1,5°C décrits dans le rapport du Giec", détaille Richard Betts, chercheur au Met Office. Les auteurs de l'étude se sont en effet appuyés sur trois scénarios du Giec, les experts du climat mandatés par l'ONU, qui permettraient de respecter la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris.

Les scientifiques ont aussi cherché à regarder l'évolution prévue cette année en ne tenant pas compte du phénomène météorologique El Niño actuel, associé à une augmentation des températures mondiales, et qui affaiblit également les puits de carbone comme les forêts tropicales. "Même si l'on met de côté les effets temporaires d'El Niño, nous trouvons que les émissions d'origine humaine pousseront l'augmentation du CO2 en 2024 à la limite absolue des trajectoires pour respecter 1,5°C", souligne Richard Betts.

Le climat actuel marque déjà un réchauffement d'environ 1,2°C ou 1,3°C par rapport à 1850-1900. Et au rythme actuel d'émissions, le Giec prévoit que le seuil de 1,5°C a une chance sur deux d'être atteint en moyenne dès les années 2030-2035. "Pour conserver le réchauffement sous 1,5°C, l'accumulation du CO2 devra ralentir substantiellement ces prochaines années et s'arrêter d'ici au milieu du siècle. Mais la prévision pour 2024 ne témoigne pas d'un tel ralentissement", a mis en garde Richard Betts.

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