2020, année la plus chaude en France : la température va encore augmenter "avec des phénomènes extrêmes plus marqués et plus fréquents", estime un climatologue
Si on ne fait rien, le réchauffement sera de l’ordre de "trois ou quatre degrés",alerte Robert Vautard, "avec des phénomènes irréversibles comme la perte des glaces du Groenland".
Avec une valeur moyenne sur l'ensemble du pays atteignant 14 °C, l’année 2020 a été la plus chaude jamais enregistrée, selon Météo France. "Il faut s'attendre à ce que la température augmente encore davantage avec des phénomènes extrêmes encore plus marqués et plus fréquents", a réagi mercredi 30 décembre sur franceinfo Robert Vautard, climatologue et directeur de l'Institut Pierre Simon Laplace des sciences du climat.
"Lorsque la température mondiale augmente de 1°C, la température en France augmente d'environ 2°C et on évitera pas un réchauffement global dans les vingt prochaines années", prévient Robert Vautard. Le climatologue et météorologue ne se dit pas surpris par le record de température moyenne annuelle battu en 2020 en France.
Ces changements ont été prédits il y a 30 ans. C'est tout à fait les prévisions qu'on attendait pour 2020.
Robert Vautardà franceinfo
Au-delà de l’année 2020 record, "si on regarde les évolutions à long terme, on s'aperçoit que, depuis environ une dizaine d'années, les températures moyennes annuelles sont toutes au-dessus des années les plus chaudes connues dans la première partie du 20e siècle, donc le climat est complètement sorti de son intervalle habituel", remarque Robert Vautard.
La crise du Covid nous montre "l'ampleur des changements à faire"
"On ne pourra pas revenir en arrière", explique le climatologue. "Mais on pourra stabiliser le climat à des valeurs, qui sont de l'ordre de 1 ou 2 degrés au-dessus de l'ère préindustrielle, c'est à dire un demi degré ou un degré de plus qu’aujourd'hui, c'est le mieux qu'on puisse faire." En revanche, "si on ne fait rien", le réchauffement sera de l’ordre de "trois ou quatre degrés", alerte Robert Vautard, "avec des phénomènes irréversibles comme la perte des glaces du Groenland".
Pour éviter cela, nous devons diminuer fortement nos émissions de gaz à effet de serre, selon le directeur de l'Institut Pierre Simon Laplace des sciences du climat. "Je crois que la crise du Covid nous montre un peu l'ampleur des changements qu'il reste à faire".
La crise a conduit à 7 % d'émissions en moins au niveau mondial et c'est à peu près ce qu'il faudrait faire pendant les dix prochaines années.
Robert Vautardà franceinfo
Pour atteindre cet objectif, les propositions issue de la Convention citoyenne pour le climat "vont très clairement dans le bon sens", estime Robert Vautard. "Elles permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de le faire de façon acceptable pour une partie très majoritaire de la population, juge le climatologue. Cette deuxième partie est absolument essentielle car si on demande d’appliquer des mesures qui ne sont pas acceptables, elles ne seront pas effectives."
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