Magnac-Lavalette : distribution de bombes lacrymogènes contre les agressions ?
A Magnac-Lavalette, en Charente, après l'agression d'un conseiller municipal, dimanche dernier, le maire envisage de distribuer des bombes lacrymogènes aux 450 habitants. Le procureur n'apprécie pas cette décision, mais l'élu préfère qu'ils utilisent cet engin plutôt qu'une arme.
Une maison isolée en rase campagne. La cible de deux braqueurs particulièrement violents. Tandis qu'un fait le guet, un autre tire sur ce retraité de 71 ans. Un fait très rare en zone rurale.
J'aurais jamais pensé que ça puisse arriver.
19H, dimanche soir, on sonne à l'entrée.
J'ouvre et je vois cette personne cagoulée, avec une arme, qui me la pointe sur l'abdomen et qui me dit : "l'argent !" J'ai attrapé le canon. Il a fait un quart de tour, et il m'a tiré dessus. Je l'ai échappé belle: juste à côté de la carotide.
Ce village de Charente de 450 habitants est encore sous le coup de l'émotion et de la colère. Le maire craint que la population s'arme contre les braqueurs.
Tout le monde chassait. Le réflexe est de dire : on prend un fusil. Tout le monde en a. Les utiliser pour faire de la sécurité, non.
Pour éviter cela, la municipalité distribue des tracts sur les bons réflexes à adopter en cas d'agression.
Vous avez un petit papier par rapport a ce qui s'est passé.
Quand même ! On fermait pas la porte a clé, maintenant je la ferme.
En conseil municipal, cet élu va proposer l'achat pour la population.
Un moyen qui va faire fuir les gens. On les laissera pas entrer, et se faire tirer dessus.
Mais une bombe lacrymogène est une arme de catégorie D, soumise à autorisation. D'où la mise en garde du procureur.
S'armer pour une supposée agression, c'est une attitude très hasardeuse, car on est alors en position d'être agresseur.
Le futur dispositif anti-cambriolage de cette commune sera soumis au contrôle strict de la préfecture.
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