Lochwiller : demande d'intervention contre les maisons fissurées
En 2008, à Lochwiller, un petit village d'Alsace, une entreprise a mené un forage de géothermie chez un particulier. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Le sol est gonflé par des remontées d'eau et les dégâts sont importants. Une quarantaine de maisons se fissurent inexorablement. Les habitants demandent au préfet d'intervenir rapidement.
Regardez, on ne sait pas si la maison descend ou si le sol monte. On voit bien qu'il y a eu un éloignement.
La maison de Brigitte Cromer se fissure chaque jour un peu plus.
Notre maison bouge un peu dans tous les sens. Elle est écartelée. Il y a une partie qui monte et l'autre qui descend.
40 maisons sont ainsi touchées sur la colline de Lochwiller. A l'origine de ces fissures, un forage géothermique. En perçant le sol, l'entreprise a touché une poche d'eau souterraine. L'eau est entrée en contact avec de l'argile, qui a gonglé comme une éponge. La colline bouge et pousse les maisons.
La grange avance tous les mois entre 3 et 4 mm.
Cet habitant au pied de la colline est l'un des plus touchés.
En haut, la chaufferie est emboitée et il y a 17 cm d'écart en bas.
En février dernier, la situation a été classée catastrophe minière, mais aucun contrat d'assurance ne couvre ce type de catastrophe. Le préfet a donc fait intervenir le fonds de garantie obligatoire. La maison de cet habitant a été jugée irréparable et dangereuse. Il va être indemnisé, mais même avec une indemnité, il refuse de partir.
C'est ma maison paternelle. On a tout reconstruit.
René Schmitz a creusé une tranchée pour soulager ses murs. Sa maison est jugée réparable, mais il a un problème.
Je n'ai pas le droit de la réparer avant que la colline soit stabiliée. J'attends un an, 2 ans, 10 ans. Je ne sais pas.
Aucune action de colmatage n'a été engagée pour stopper le gonflement de la colline. L'entreprise et l'Etat ont engagé une bataille judicaire, qui bloque toute intervention.
A ce rythme, on n'aura jamais de solution. Les gens ont des difficultés au quotidien. Il y a un problème de revente des maisons et de dévaluation des biens.
Agir d'abord, gérer le volet judiciaire ensuite, c'est le souhait des sinistrés de Lochwiller, qui se sentent aujourd'hui comme prisonniers de leur maison.
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