Litvinenko : une des autopsies les "plus dangereuses de l'histoire de l'Occident"
Au deuxième jour de l'enquête publique britannique, mercredi 28 janvier, un médecin légiste décrit la périlleuse autopsie de l'espion empoisonné en 2006 au polonium.
L'autopsie d'Alexandre Litvinenko, l'espion empoisonné au polonium en 2006 à Londres, a été "l'une des plus dangereuses de l'histoire de l'Occident", selon le médecin légiste Nathaniel Cary. Quelques heures seulement avant sa mort, au University College Hospital de Londres (Royaume-Uni), des analyses ont permis de conclure à un empoisonnement au polonium-2010, une substance radioactive soluble et très toxique. Nathaniel Cary était entendu au deuxième jour de l'enquête publique tentant d'élucider le meurtre de l'ancien agent russe, mercredi 28 janvier, imputé à Moscou par les autorités britanniques.
Des combinaisons et des gants scotchés pour l'autopsie
"Alexandre Litvinenko a ingéré le polonium probablement dans sa totalité, plutôt qu'il ne l'a inhalé", a précisé le docteur Nathaniel Cary, qui a réalisé l'autopsie en compagnie de deux autres médecins légistes, le 1er décembre 2006. A cette occasion, tous trois ont été obligés de porter des combinaisons spéciales, des masques et des gants scotchés aux manches pour éviter toute contamination. "Cela a été décrit comme l'une des autopsies les plus dangereuses de l'histoire de l'Occident et je pense que c'est vrai", a résumé Nathaniel Cary.
Le Dr Ben Swift, lui aussi présent à l'autposie, a ajouté que les sévères inflammations constatées à la gorge et à l'œsophage suggèrent bien qu'il avalé ce polonium-2010. Sous couvert d'anonymat, une spécialiste de science nucléaire a relié la contamination à une théière du Millenium Hotel de Londres, sur laquelle des traces de la substance ont été retrouvées. Il est en revanche impossible de connaître la provenance du polonium. Sa production, complexe et chère, nécessite un réacteur nucléaire. Elle est estimée à moins de 100 grammes par an à l'échelle mondiale, en grande majorité d'origine russe.
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