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Libération des otages français : parcours vers la Turquie

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Article rédigé par franceinfo
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Il y a d'abord eu ce signe inhabituel. Les ravisseurs proposent aux otages de manger plus que d'habitude mais ils ont à peine le temps de toucher à la nourriture, c'est la libération. Leurs geôliers leur disent qu'ils vont les conduire à la frontière turque. Ils vont d'abord les déposer vers le village syrien de TeIl Abiad. Puis, les quatre Français vont poursuivre à pied jusqu'à Akçakale, en Turquie, où ils sont manifestement attendus par la police turque. Le président de la République française attendra qu'ils soient aux mains des services français prépositionnés sur place pour prévenir les familles des otages. Dans leurs premiers témoignages d'hommes libres, les quatre reporters vont expliquer que certains de leurs ravisseurs parlaient français. Le ministre des Affaires étrangères confirmera un peu plus tard leur nationalité.

Malheureusement, il y a des Français, des Belges, des Italiens, qui sont partis faire le Jihad en Syrie.

Des ravisseurs parfois compatriotes qui leur ont imposé des conditions de détention parfois éprouvantes.

On est restés dix mois complets dans des sous-sols, sans voir le jour, un mois et demi enchaînés les uns aux autres. Beaucoup de tension, du stress.

Les quatre journalistes étaient détenus par l'Etat islamique en Irak et au Levant, un groupe islamiste très radical. Alors, pourquoi les libérer maintenant.

Parce que ce groupe a subi des coups très durs de la part des autres formations révolutionnaires. Il a donc dû lâcher du lest, il ne peut pas contrôler les territoires qu'il avait jusqu'à présent, il ne peut pas sans doute transférer les otages comme il le pouvait auparavant.

Conformément à la doctrine martelée par la France, le gouvernement affirme qu'aucune rançon n'a été versée.

Bonsoir, Etienne Leenhardt. Cette phrase prononcée par Laurent Fabius a attiré l'attention. Celui-ci déclarait que certains des ravisseurs parlaient parlaient français ou ils étaient Français.

E. Leenhardt : On a appris par les témoignages d'autres otages libérés précedemment que ce groupe tente quand c'est possible de faire garder ses otages par des combattants qui parlent la langue des personnes détenues. C'est plus facile de donner des ordres et moins facile pour les otages de prétendre ne pas avoir compris. Donc, quand le ministre dit "Leurs geôliers parlaient francais", il fait référence à des combattants belges, tunisiens. Mais ce groupe a aussi été rejoint par des combattants de nationalité française.

L. Delahousse : Cela veut dire que le témoignage apporté par les ex-otages aux services de renseignements peut parfois s'avérer capital.

E. Leenhardt : Oui, c'est l'importance des debriefings, des retours d'expériences. Les agents de la DGSE essayent de recouper à travers le témoignages des personnes libérées des noms, des photos, des identités pour les croiser avec les informations qu'ils possèdent déjà. On estime entre 200 et 300 les combattants de nationalité française sur le sol syrien.

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