La Londe : après les inondations

Pour les habitants, le grand nettoyage a commencé, le déblaiement aussi parfois. Tout le monde s'active. Habitants, employés municipaux, pompiers ou militaires.

Des voitures dans la rivière, des caravanes projetées dans les arbres, il était 8 h du matin dimanche quand soudain l'eau monte et dévaste tout sur son passage. Les habitants se réveillent à peine.

J'avais de l'eau jusque là. A ce moment-là, j'ai pensé que ma dernière heure était venue.

Y a tout qui passe et, à la vitesse où ça va, on n'a pas le temps de réagir.

Christian et Françoise, retraités, ont cru mourir. L'eau a envahi leur maison. Leurs sauveteurs ont dû casser le toit pour les extraire de ce piège.

Ils m'ont sortie, ils ont retiré des tuiles et voilà.

Dans le jardin, les restes d'une vie partent en fumée.

Tout part avec et, à 70 ans, on ne peut plus repartir à zéro, c'est fini.

Ah, non.

Jean-Paul était dans sa chambre avec sa femme. Leur lit flotte, l'eau monte. Seules leurs têtes restent hors de l'eau.

Avec le coude, j'ai essayé de défoncer le plafond. Ma femme ne pouvait plus respirer, son oxygène s'était débranchée. Je lui ai dit de respirer doucement ou dans une demi-heure on est morts.

L'eau s'est arrêtée de monter. Sa femme est hospitalisée. Sa maison entièrement détruite. Il n'a plus rien mais il a sauvé sa vie. Dans ce quartier, toutes les maisons sont inhabitables. Certaines seront rasées. Rien ou presque ne peut être sauvé.