Kramatorsk : poursuite des affrontements

Partons maintenant pour le secteur de Slaviansk, là où a débuté l'offensive des troupes de Kiev. Aujourd'hui, c'est à Kramatorsk que tout s'est poursuivi.

Une épaisse fumée noire au-dessus de Kramatorsk. Cette femme sur le côté nous demande de nous arrêter.

Faites demi-tour, il y a des tirs là-bas.

Un barrage que les activistes pro-russes tenaient depuis plusieurs jours vient d'être attaqué par l'armée ukrainienne. Les miliciens sont fébriles, ils ont déjà perdu plusieurs postes aujourd'hui. Des renforts arrivent. Il est 10h, les sirènes résonnent mais les habitants ne rentrent pas chez eux, ils restent aux côtés des miliciens.

Regardez, nous sommes inoffensifs, nous n'avons pas d'armes. Ils disent que tout est de la faute des Russes mais ce n'est pas vrai.

Toute la journée, des moments comme celui-ci où la tension monte brusquement d'un cran. Il est 14h, les habitants mettent le feu à trois bus. La rumeur circule: l'armée ukrainienne est aux portes de la ville. Les insurgés résistent même si les Ukrainiens grignotent du terrain et consolident leurs positions à quelques mètres de là, à l'aéroport. Les pro-russes ne lâchent pas les armes alors que les affrontements commencent à faire des victimes. Nous avançons de trois kilomètres. Cette nuit, les deux camps se sont affrontés ici dans des circonstances qui restent confuses. Au sol, des flaques de sang. Les habitants nous montrent des douilles puis ils insistent pour nous conduire au bout de cette route. Un corps gît sur le bas-côté, les ambulanciers n'ont pas encore eu le temps de venir le chercher.

Je le connaissais, c'est un ouvrier de l'usine à côté.

Sept personnes seraient mortes ici, d'après ces témoins.

Voilà la vraie armée ukrainienne, elle tue le peuple. Il nous faut l'aide de la Russie.

Des victimes parmi la population mais les partisans de la Russie restent toujours aussi déterminés.