Jardins familiaux : des légumes frais et des activités
Et on les a rebaptisés jardins familiaux.
Je voulais vous voir car je vous ai vu arroser avec le tuyau. Il ne faut pas faire ça, vous allez tout griller.
Là, c'est juste pour les fraises.
Et ça va sinon ? Ça pousse.
Tout doucement.
C'est la saison à ne pas rater. Jacques, le gardien des lieux a les yeux partout.
Souvent, les gens habitent dans les Ils pensent qu'il suffit d'arroser pour que ça pousse. Mais non. La nature c'est long.
C'est un petit coin de nature près de la ville. 4 ha de jardins que se partage une centaine de jardiniers. Ils sont jeunes et moins jeunes. Novices ou habitués. Familles en difficulté, retraités isolés, cadres stressés, tous passionnés. Il est seulement 9 h, et comme tous les week-ends, une armée de jardiniers se met au travail. Jocelyne et ses enfants viennent ici tous les week-ends. Avec la crise, c'est une nécessité. Depuis que Yannick est au chômage, le jardin est sa 2e maison. En 2 ans, il a remis le terrain en état pour nourrir sa famille.
On fait des économies au niveau des légumes. J'en achète plus. J'attends que ça pousse.
La location de la parcelle coûte 50 euros par an. Même avec le prix des graines, c'est bien moins cher que d'acheter les légumes au supermarché. Le problème est d'en faire manger aux enfants.
Regarde, tu en as pas beaucoup.
14h. A l'autre bout du jardin, voici Fernand, 75 ans. Et Nicole, 64 ans.
J'ai planté le reste des céleris.
Ils sont voisins de parcelles depuis 15 ans. Et le jardin, c'est aussi leur rendez-vous.
Tous les jours, on est là par tous les temps.
Fernand est l'un des plus anciens jardiniers des lieux. Il a connu l'époque où les jardins ouvriers étaient réservés aux hommes Il a vu arriver Nicole en 95. La première femme à obtenir son terrain ici. Et elle n'est pas peu fiere. J'en ai entendu des vertes et des pas mûres. J'ai eu des propositions plus ou moins honnêtes. J'étais plus jeune.
De leur terrasse commune, elles partagent leur vue sur la mer. Et le café. Cet emplacement, elles ne le cederaient pour rien au monde. Car c'est là que s'est scellée leur amitié.
Tes patates sont en train de sortir.
Il est temps.
Vous avez toujours été amies.
Après plus de 20 ans de jardin, il vient me demander comment il faut mettre ça.
Tu mets combien de distance.
Je le fais exprès.
La liste d'attente est de plus en plus longue pour qui veut un jardin ici. Les plus précaires sont toujours prioritaires. C'est le cas de Christophe. Il est venu avec ses copains.
Ça fait un mois et demi qu'on a commencé. C'est bientôt fini, vous inquiétez pas.
32 ans, après quelques ennuis avec la justice, il se rachète ici une conduite. En attendant de trouver du travail, il s'est mis au jardinage.
On se sent mieux que dans les quartiers avec les bruits de moto ou les sirènes de police. Je préfère être là dans un jardin que de me battre.
En seulement deux mois, Christophe s'est découvert une passion et pourra bientôt savourer sa toute première victoire.
C'est ma petite fraise, elle est arrivée ce matin.
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