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Italie : en manque de pizzaiolos

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Article rédigé par franceinfo
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A Rome, le secteur de la pizza peine à recruter. Malgré un chômage des jeunes autour de 40%, il manque 6.000 pizzaiolos. Ce travail ne serait pas assez valorisant aux yeux des Italiens. Ceux qui mettent la main à la pâte viennent d'autres contrées.

De la farine, de la levure et de l'eau. Mais surtout, beaucoup d'huile de coude. La pâte à pizza se pétrit exclusivement à la main. Mustafa est égyptien, son collègue vient du Bengladesh. Leur travail est physique, laborieux. Ils ne s'en plaignent pas.

Je travaille samedi, dimanche et jours fériés.

6 jours sur 7, midi et soir depuis 9 ans. Il enfourne ses pizzas. Quand on arrive du Caire, les 320 degrés du four n'effraient pas. Ce n'est pas sans conséquences pour la santé.

Ça fait mal aux bronches, aux yeux, à cause du feu. Toute l'année exposé à la chaleur, c'est dur.

On n'imagine pas que les conditions de travail des pizzaiolo sont si pénibles. Le patron le reconnaît, il n'y a que les immigrés qui l'acceptent.

Les Italiens faut les pousser à bosser. Quand on pousse trop, ils te disent :je suis pas un Roumain moi.

Il suffit de suivre dans les rues de Rome, ce représentant de l'association du secteur. Ici, ils sont du Bengladesh. Pourtant dans une Italie où un tiers des jeunes est au chômage, la pizza est un des derniers secteur qui embauche.

C'est un paradoxe. 37 % des jeunes au chômage, mais on manque de 6 000 pizzaiolos.

A l'université de Rome nous avons demandé aux jeunes s'ils sont vraiment des fainéants comme le disent les patrons de pizzerias.

Ça va pas non, j'ai fait trop d'études. 5 ans dans une matière pas facile.

Même au Pôle Emploi local, ça n'est pas mieux.

Je ne sais même pas comment préparer les pâtes.

C'est incroyable car les Italiens sont, après les Américains, les deuxièmes plus gros mangeurs de pizza.

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