Interview avec François Fillon
Je veux un dialogue direct avec les Français. Je n'ai pas à demander de permission. Si d'autres veulent faire cette démarche, ils la feront et on verra qui les Français choisiront.
David Pujadas : Merci. La France va-t-elle vers une reprise économique et industrielle ? Voici ce soir l'autre visage de la sidérurgie en Lorraine. Les hauts fourneaux ferment mais une activité se porte bien. Il ne s'agit non pas de la fabrication mais de la transformation de l'acier.
Des barres d'acier chauffées à 1 200 degrés. Il en sort une de ces fours géants toutes les 4 minutes. L'usine de Hayange est une exception en Lorraine. Elle tourne à plein régime alors qu'autour d'elle, tous les sites sidérurgiques ont fermé, comme à Florange. A Hayange, on ne fabrique pas d'acier brut. Il est livré d'Angleterre. Ici, on le chauffe pour le transformer en rails de chemin de fer.
C'est un secteur qui subit moins les aléas économiques. On a des commandes dans les prochains mois avec beaucoup de visibilité. A part les jours fériés d'août, nous sommes en plein régime tout le temps.
L'entreprise est en plein développement. Elle fabrique des rails de 108 mètres de long, contre 72, il y a 5 ans. La demande dans ce secteur est forte. Elle a augmenté de 3,5% par an depuis 3 ans. A l'inverse de l'acier brut en Europe.
8,4% l'an dernier. Dans les fours Florange, on fabriquait de l'acier brut. ArcelorMittal les a fermés en invoquant un manque de débouchés. Plus de 600 emplois supprimés. A Hayange, les effectifs n'ont pas bougé depuis 5 ans : 460 salariés.
On va beaucoup plus vite, le rythme est plus soutenu.
A Florange, les syndicats avaient reproché à l'Indien Mittal de ne pas avoir fait les investissements nécessaires. A Hayange, le propriétaire est aussi indien, Tata. Lui, il n'hésite pas à mettre la main à la poche.
On est dans la nouvelle installation de traitement thermique. C'est un investissement de 12 millions d'euros.
Cette machine permet de renforcer la solidité des rails et allonge leur durée de vie. A Hayange, les 2/3 de la production partent vers l'exporation.
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