Rachat de SFR : Vivendi retient l'offre de Numericable
L'avenir de
SFR passera donc par Numericable. Sa maison mère Vivendi annonce samedi avoir finalement retenu l'offre de Numericable, pour la vente de l'opérateur mobile, dans le cadre d'une opération qui
devrait représenter une valeur totale supérieure à 17 milliards d'euros. C'est plus que ce qui était prévu au départ par Altice/Numericable, preuve que le groupe a dû améliorer son offre, pendant le feuilleton aux nombreux rebondissements qui a tenu en haleine le monde des télécoms depuis plus d'un mois.
Les membres
du Conseil de surveillance de Vivendi ont voté à l'unanimité pour Numericable,
avec qui ils étaient entrés en négociations exclusives depuis le
14 mars. Ce qui n'a pas empêché le concurrent Bouygues de surenchérir,
notamment une ultime fois in extremis vendredi soir, mais sans parvenir à rebattre les cartes. Il s'agit d'un important revers pour Bouygues qui espérait pouvoir marier SFR à sa filiale télécoms Bouygues Telecom, mal en point depuis l'arrivée de Free sur le marché.
Le projet "le plus porteur de croissance"
Dans un
communiqué publié samedi, Vivendi précise avoir "choisi de recevoir 13,5
milliards d'euros à la réalisation de l'opération ainsi qu'un complément
éventuel de prix de 750 millions d'euros puis de pouvoir céder
ultérieurement sa participation de 20% ". Le groupe ajoute qu'il
rendra compte des conditions dans lesquelles l'opération a été conduite à
l'Assemblée générale prévue le 24 juin.
"Au
terme de débats approfondis, le Conseil de surveillance a décidé,
à l'unanimité, de retenir l'offre d'Alice/Numericable qui correspond au
projet industriel le plus porteur de croissance, le plus créateur de
valeur pour les clients, les salariés et les actionnaires, et répondant le
mieux aux objectifs de Vivendi ", a ajouté le groupe.
Des garanties pour l'emploi ?
Vivendi explique que son choix n'est pas uniquement financier : le projet de Numericable comprend également des garanties pour l'emploi. Et puis, il ne risque pas d'être retoqué par l'autorité de la concurrence, puisqu'à la différence de Bouygues, Numericable n'est pas encore présent dans l'univers du mobile.
De leur côté les syndicats restent prudents. "Le passif de Mr Drahi [dirigeant d'Altice] dans ses différents rachats des dix dernières années, nous incite à pas mal de prudence, dans la mesure où de manière quasiment systématique il a supprimé une partie importante des emplois des entreprises qu'il a rachetées ", explique par exemple Damien Bornerand de la CGT SFR.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.