: Vidéo Projet Pegasus : "Il est dans votre poche et il sait tout de vous"
Un scandale d'espionnage international, c'est ce que vient de révéler Forbidden Stories. Son directeur Laurent Richard raconte l'enquête sur le projet Pegasus.
"Pegasus, c'est le nom d'un logiciel vendu par une société israélienne qui s'appelle NSO Group et ce logiciel est vendu à des États, à des gouvernements, qui s'en servent en fait pour espionner des personnes", explique Laurent Richard, directeur de Forbidden Stories. L'organisation Forbidden Stories, avec l'aide d'Amnesty International, de 16 médias et de 80 journalistes, a révélé un scandale d'espionnage de certains pays bien au-delà de leurs frontières. "Officiellement, Pegasus, c'est un logiciel censé traquer les criminels, les terroristes et c'est tout. Mais pas les journalistes, pas les militants des droits de l'homme, pas les avocats, les chefs d'État... Et ce que l'on découvre, c'est un usage fait par 10 gouvernements qui ont ciblé des personnes dans plus de 50 pays sur Terre", développe Laurent Richard.
"Il sait tout de vous"
L'espionnage peut se faire à distance soit à 10 000 ou même à 20 000 km de l'endroit où se trouve l'opérateur de renseignement qui, depuis sa plateforme, peut vous choisir comme cible : "Votre téléphone se trouve infecté, vous ne le voyez pas, il est dans votre poche et il sait tout de vous." De cette façon, des vidéos ou encore des photos peuvent être transmises "à vos pires ennemis", comme l'indique Laurent Richard. Il développe : "Et donc, c'est les États qui, comme le Maroc, ciblent Edwy Plénel, comme l'Azerbaïdjan, hackent le portable de Khadija Ismayilova, comme on trouve également le numéro de téléphone dans cette liste d'un journaliste qui s'appelait Cecilio Pineda qui, deux mois après l'apparition de son numéro de téléphone dans cette liste, a été assassiné."
Des types de profils ciblés très similaires
"Ce que cette enquête démontre, c'est que ces 10 pays très différents, ces 10 entités ont poursuivi et ont ciblé le même type de profil", explique Laurent Richard. Les personnes surveillées sont celles qui "dérangent les pouvoirs", résume-t-il.
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