TikTok interdit sur les téléphones du Parlement européen : "Il est clair qu'il y a des soucis concernant la sécurité", assure un syndicaliste
Le réseau social chinois TikTok, déjà indésirable à la Commission européenne, est aussi interdit à compter du lundi 20 mars au Parlement européen, pour des raisons de sécurité, de peur que les données puissent être récupérées. Les fonctionnaires des institutions ont pour consigne de supprimer l’application de leurs téléphones et ordinateurs professionnels et sont fortement encouragés à la faire aussi sur leurs outils personnels de communication.
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On dit que Bruxelles est un "nid d'espions". Aussi, pour ce quadragénaire qui travaille au Parlement, la mesure est justifiée : "Dans des institutions ou dans des gouvernements, etc., je pense que ça fait un certain sens..." Même tonalité chez la plupart des assistants parlementaires, souvent plus jeunes mais formés à la confidentialité.
La confidentialité est une préoccupation quotidienne
"C'est la première chose qu'on nous dit : ce qui est dit dans le bureau reste dans le bureau, explique l'une d'elle. Il faut faire attention à ce que tu dis, même ce qui peut paraître anodin et sans rapport avec la politique car tout peut être utilisé contre nous après..." "C'est tout de même dommage de s'en passer", tempère un de leurs collègues âgé de 23 ans.
"TikTok, c'est très large, c'est aussi une façon de se renseigner sur des sujets très divers. Et je pense que peut-être qu'il y aurait eu d'autre manière de faire, plus justes et plus simples."
Un jeune collaborateur de 23 ansà franceinfo
C'est aussi un très bon outil de communication : le Parlement envisage même une grande campagne pour inciter les jeunes Européens à voter l'an prochain, et l'idée n'est pas encore abandonnée. Quant aux élus, pour le président du syndicat de personnel, Renouveau et Democratie, Cristiano Sebastiani, ils devront s'adapter. "Ils devront trouver d'autres solutions pour communiquer avec avec les jeunes, indique-t-il. Il ne faut pas se lancer dans un complotisme universel, mais il est clair qu'il y a des soucis concernant la sécurité de cette application." Dans un contexte, insiste-t-il, où le "Qatargate" nous a rappelé à quel point Bruxelles est une cible pour les Etats étrangers.
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