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Cybersécurité : "On fait tout pour éviter" des cyberattaques sur le réseau électrique, assure le directeur de l'Anssi

Hôpitaux, collectivités, entreprises : tous les secteurs sont touchés par les hackers. Le nombre d'attaques a été multiplié par dix en trois ans et 600 enquêtes ont été ouvertes par le parquet depuis le début de l'année. Selon Guillaume Poupard, directeur de l'Anssi, "c'est probablement une toute petite partie de la réalité".

Article rédigé par franceinfo
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Les agents de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information en novembre 2022 (THOMAS SAMSON / AFP)

"On fait tout pour éviter" des cyberattaques sur le réseau électrique français cet hiver, assure ce 13 décembre sur franceinfo Guillaume Poupard, directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). En trois ans, le nombre de cyberattaques a été multiplié par dix, du fait notamment que "nos sociétés se numérisent". Parmi les "cibles potentielles" pour cet hiver, Guillaume Poupard évoque le "transport de l'énergie, le contrôle de ce transport, jusqu'à la distribution chez les particuliers".

Franceinfo : Depuis le début de l'année, la section cyber du parquet de Paris a ouvert près de 600 enquêtes pour cyberattaque, contre seulement 65 il y a trois ans. Est-ce que ça donne, selon vous, une idée du phénomène ?

Guillaume Poupard : C'est probablement une toute petite partie de la réalité. Il y a d'une part le côté criminel, qui est sous-estimé parce que des victimes ne portent pas plainte. Il y a aussi tout ce qu'on ne voit pas, notamment l'espionnage. Ça ne fait que progresser au fur et à mesure que toutes nos sociétés se numérisent : les hôpitaux, les collectivités locales et les entreprises.

>> Cyberattaques : 600 enquêtes ouvertes par le parquet de Paris depuis janvier 2022

La face sombre de tout ça, ce sont les attaques informatiques. Des groupes criminels se sont développés et gagnent beaucoup d'argent. Des États s'arment dans le cyberespace et font de plus en plus d'espionnage et d'activités quasiment militaires. Tous les États, y compris la France, le font. Ce qui diffère, c'est l'éthique, la doctrine, la déontologie. Le fait de se préparer à des combats dans l'espace numérique, c'est le lot commun. La Chine et la Russie sont des acteurs très présents dans le cyberespace, beaucoup à des fins d'espionnage et des fins militaires.

La France est-elle à l'abri d'une attaque sur son réseau électrique cet hiver ?

On fait tout pour l'éviter. On reste très prudent et très modeste. On a une coopération avec tous les acteurs, tous les énergéticiens depuis plusieurs années. La loi française a même été modifiée en 2014 pour imposer la cybersécurité à tous les opérateurs critiques. Tout ce qui est transport de l'énergie, contrôle de ce transport, jusqu'à la distribution chez les particuliers se numérisent, donc ça en fait des cibles potentielles. Tout l'enjeu, c'est de faire en sorte que ce numérique soit sécurisé pour résister à d'éventuelles attaques.

Vous êtes à la tête d'une équipe de 600 personnes. Est-ce suffisant pour assurer la sécurité informatique des Jeux Olympiques dans deux ans ?

C'est suffisant parce qu'on n'est pas tout seul. Le but de l'Anssi est de coordonner, d'apporter de l'expertise et parfois d'imposer les choses. On s'appuie sur des gens qui doivent faire un effort pour se sécuriser et on travaille très bien avec les différentes entités, notamment Paris 2024 dans le cadre des JO. Et puis, on a tout un écosystème industriel. S'attaquer à la billetterie, au contrôle d'accès, à la diffusion, c'est tout ça qu'il va falloir anticiper.

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