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Quels sont les comptes Twitter à suivre pour s'informer sur la situation à Alep ?

Après une brève accalmie, les combats ont repris mercredi à Alep. Pour suivre l'évolution de la situation, franceinfo vous dresse la liste des comptes auxquels vous abonner sur Twitter.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Duguet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Des civils marchent dans les décombres d'un quartier de l'est d'Alep (Syrie), le 28 novembre 2016. (ABDALRHMAN ISMAIL / REUTERS)

La situation humanitaire à Alep continue d'être très précaire. Mercredi 14 décembre, de violents bombardements menés par le régime de Bachar Al-Assad ont repris dans l'antique citadelle, laissant les rebelles et les civils toujours bloqués. Avec les nouveaux moyens de communication, le martyre de la ville se vit en direct, sur les réseaux sociaux et en particulier sur Twitter.

S'il ne faut pas occulter le risque de manipulation ou la difficulté de recouper et vérifier l'information, il existe néanmoins des comptes Twitter d'activistes ou journalistes reconnus pour leur travail. Franceinfo vous dresse la liste (non exhaustive) des comptes à suivre pour s'informer à propos de la situation à Alep.

Les ONG et associations

Les Casques blancs. C'est sans doute l'ONG la plus connue à Alep. Pressentis pour le Nobel de la paix 2016, les Casques blancs appartiennent à l'organisation humanitaire La Défense civile syrienne et forment une petite "armée" de 2 900 volontaires qui, depuis trois ans, risquent leurs vies quotidiennement pour venir au secours des habitants d'Alep. Si leur travail a été salué, d'autres ont remis en cause leur fiabilité, comme le sociologue et mathématicien Rachad Antonius, dans une tribune du Huffington Post.

Ils publient en anglais, comme ce dernier post : "Plusieurs rapports nous signalent de nombreux civils blessés après des bombardements dans les quartiers de Sukari, Ansari et Al Etha'a".

L'Observatoire syrien des droits de l'homme. Même s'il existe des questions sur la fiabilité de l'OSDH, créé en 2006 et tenu par un opposant au régime vivant à Londres, Rami Abdel Rahman, force est de constater que les grandes agences de presse, dont l'AFP, reprennent les informations qu'il diffuse

Il tweete en anglais et en arabe. "Des bombardements dans les environs de Jisr al-Shughur #Idlib et des victimes suite à des bombes à l'ouest d'Alep", écrit-il par exemple dans ce message. 

L'Union des organisations de secours et soins médicaux. L'UOSSM est une ONG médicale française et internationale présente en Syrie qui rassemble des médecins de la diaspora syrienne opérant dans les zones rebelles. Ils ont plusieurs comptes Twitter dont un en français. La parole des médecins sur place est ainsi souvent relayée sous forme de live-tweet. 

Les activistes et habitants d'Alep

Bana, 7 ans. C'est le visage du martyre d'Alep. Mondialement connue, Bana est une petite fille de 7 ans qui vit dans les quartiers est d'Alep. Sa mère, Fatemah, relaye chaque jour les messages de son enfant sur Twitter. L'authenticité de ses tweets a un temps été mise en doute par des médias pro-régime et pro-russes mais Bana a fait l'objet de nombreux reportages. Son compte est désormais certifié et la petite fille est suivie par 283 000 personnes. 

Ses messages sont postés en anglais, comme celui-ci : "Cher monde, il y a des bombardements intenses en ce moment. Pourquoi restes-tu silencieux ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? La peur me tue moi et mes enfants. - Fatemah"

Mr. Alhamdo. Celui qui se fait appeler Mr. Alhamdo se présente sur Twitter comme "enseignant, activiste et reporter basé à l'intérieur d'Alep". Il a réalisé un Periscope mardi 13 décembre intitulé "Dernier message d'Alep" et visionné par près de 200 000 personnes. Dans sa vidéo relayée par les médias occidentaux, il explique avec beaucoup d'émotion que "nous voulions juste la liberté mais ce monde n'aime pas la liberté"

Dans le dernier message qu'il a posté, il explique en anglais que "la Russie et l'Iran manipulent les vies des civils. Assad n'est rien de plus qu'un jouet. Ils ont pris même notre droit à vivre"

Lina Shamy. La jeune femme se présente sur Twitter comme une opposante au régime tweetant de l'intérieur d'Alep. Dans la nuit de lundi à mardi, elle a posté une vidéo retweetée près de 30 000 fois dans laquelle elle lançait un message désespéré au monde pour sauver Alep. Dans une nouvelle vidéo postée mercredi, elle déplore la violation du cessez-le feu par "Assad et les Iraniens". On peut entendre le bruit des bombes derrière elle. 

Ismail, activiste et Casque blanc. Son nom dit sûrement quelque chose aux fans de l'émission "Quotidien" sur TMC. Ismail est en effet régulièrement suivi par Hugo Clément,  journaliste de l'émission. L'homme, en plus d'être un activiste, est aussi un "Casque blanc". Dans sa dernière vidéo, il filme la reprise des combats à Alep. 

Salah Ashkar. Agé de 28 ans, Salah Ashkar est un jeune diplômé en finance de l'université d'Alep. Le jeune homme a réactivé son compte Twitter depuis début novembre et tweete désormais en anglais. Il a été notamment interviewé par le quotidien américain USA TODAY le 13 décembre. 

Les journalistes sur place

Hadi Alabdallah. Compte certifié, plus de 500 000 abonnés, Hadi Alabdalla, journaliste syrien indépendant de 29 ans, est une source fiable et reconnue. La qualité de son travail a été récompensée en novembre 2016 par le prix RSF-TV5 Monde. C'est lui que l'humoriste de France Inter Nicole Ferroni a cité dans son émouvante chronique mercredi. Le jeune homme tweete à la fois en anglais et en arabe. 

"Les Pays-Bas convoquent les ambassadeurs russe et iranien pour protester contre le siège d'Alep et exige l'évacuation immédiate des civils. Qu'en est-il du reste du monde ?" écrit-il dans ce message. 

Zouhir AlShimale, journaliste indépendant à Alep. Il travaille notamment pour Al Jazeera English et est lui aussi basé dans les quartiers est de la ville. "La situation maintenant à Alep-Est. Plus de 60 000 personnes sont bloquées et risquent la mort. Sont attaquées et assiégées", écrit-il. 

Khaled Khatib. Suivi par plus de 11 000 personnes, Khaled Khatib travaille comme photographe pour les Casques blancs. 

Bilal Abdul Kareem, journaliste américain à Alep. Journaliste indépendant, Bilal Abdul Kareem est le tout dernier reporter étranger sur place. Il a été interviewé par Al Jazeera mardi. 

"Après qu'un accord a été trouvé hier, les forces du régime bombardent intensivement Alep. Les gens doivent rester engagés ! Retweetez !"

Les journalistes étrangers en contact avec des sources 

Laura-Maï Gaveriaux, reporter de guerre indépendante. Si elle suit à Mossoul les combats pour reprendre la ville irakienne des mains du groupe Etat islamique, Laura-Maï Gaveriaux relaye aussi ce qui se passe à Alep grâce à ses sources sur place. Son compte est certifié par Twitter. 

Delphine Minoui, correspondante du Figaro au Moyen-Orient. La journaliste a relayé dans la nuit de lundi à mardi les témoignages de ses sources sur place. 

Louisa Loveluck, journaliste pour le Washington Post. Cette ancienne correspondante du Telegraph au Caire suit désormais le conflit syrien pour le Washington Post. Son compte est certifié par Twitter. La journaliste cite une de ses sources, qui lui écrit : "Nous voulons partir, nous voulons quitter la ville, nous ne voulons plus de massacres, laissez-nous partir, que se passe-t-il ?"

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