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Internet : les jeunes Français ne sont pas si bons surfeurs

Un rapport de la Défenseure des enfants a réalisé la synthèse des études récentes sur le comportement des mineurs sur Internet. 

Article rédigé par franceinfo
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Un rapport intitulé "Enfants et écrans : grandir dans le monde numérique" a été remis au président de la République le 20 novembre 2012.  (PAUL MANSFIELD PHOTOGRAPHY / FLICKER SELECT / GETTY IMAGES )

INTERNET – Parents largués et enfants surdoués ? En ce qui concerne les usages d'internet, les "natifs numériques", nés avec la démocratisation du web, ne maîtrisent pas forcément mieux le surf en ligne que leurs aînés, "immigrants numériques". 

A l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, et la Défenseure des enfants, Marie Derain, ont remis au président de la République, mardi 20 novembre, un rapport intitulé Enfants et écrans : grandir dans le monde numérique

Si les enfants grandissent désormais dans un "monde numérique", indique le document, "les Français de 9 à 16 ans ne sont que 20% à estimer connaître mieux internet que  leurs parents". Ce qui n'est pas sans conséquence sur leur façon de se comporter sur le web. 

Combien ? Deux heures par jour sur internet

Si les enfants de 4 à 14 ans passent encore 2h18 par jour en moyenne devant la télévision, ils sont nombreux à cumuler ce temps d'exposition avec d'autres écrans. Ainsi, internet, consulté depuis un ordinateur ou un smartphone, occupe en moyenne deux heures de la journée d'un Français entre 9 et 16 ans, selon l'enquête européenne EU Kids de janvier 2012.

Selon les chiffres du Baromètre 2011 de l’opération nationale de sensibilisation "Génération numérique", cités par le rapport,  "96% des 11-13 ans, 94% des 13-15 ans et 95% des 15-17 ans possèdent un accès à Internet à leur domicile." 

Selon ce texte, "en ce qui concerne les enfants, la fracture numérique ne se situe pas au niveau des équipements", mais bien "des usages". Ainsi, "si la moyenne est de 118 minutes de connexion par jour, il existe une variation entre les enfants de classes sociales défavorisées (135 minutes) et les autres (110 minutes)".

Pourquoi ? Pour surfer sur les réseaux sociaux

En tête des choses dont ils auraient du mal à se passer, les ados sont tous d'accord : les réseaux sociaux arrivent en tête (64% contre 25% en moyenne), suivis par les films et vidéos (41% contre 11%). D'ailleurs, 92% des 15-17 ans, 80% des 13-15 ans et 64% des 11-13 ans déclarent posséder un profil sur Facebook.

Cependant, "les usages de loisirs sont plébiscités chez les jeunes, et plus ceux-ci appartiennent à un milieu social défavorisé, moins les usages sont diversifiés", indique le rapport. Ainsi, le rapport Apprendre autrement à l’ère numérique, cité par la Défenseure des droits des enfants, explique qu’"attrait et usages réguliers [d'internet]" ne signifient  pas la "maîtrise des technologies".

Testés sur leurs compétences en lecture électronique (ce qui inclut la recherche d'informations sur le net, la compréhension et l'analyse de l'information), les élèves français de 15 ans obtiennent des résultats légèrement inférieurs à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE (494 points contre 499), a rapporté une enquête PISA de 2009, "Elèves en ligne – Technologies  numériques et performance", cité par le rapport 2012. 

Comment ? Apprendre pour éviter les pièges

Comment, dans ces conditions, promouvoir un usage plus réfléchi du net sur les smartphones de certains jeunes ? Le rapport préconise "l’éducation et la discussion entre parents et enfants (...), meilleurs moyens de protéger les enfants sur internet et de promouvoir les bons usages (...) pas souvent évoqués en famille". En effet, seuls 20% des 15-17 ans, 28% des 13-15 ans et 22% des 11-13 ans ont admis parler avec leurs parents de ce qu’ils font sur internet, indique une étude TNS Sofres. Elle note par ailleurs que "55% des  8-17 ans parlent parfois ou souvent des réseaux sociaux avec leurs parents, mais principalement du temps de connexion". 

Un "manque de dialogue à propos des usages généraux [qui] se répercute également lorsque les enfants sont confrontés à des contenus choquants", poursuit le rapport, qui met notamment l'accent sur la protection de la vie privée des plus jeunes, détaille Le Monde.fr. Prônant le "droit au déréférencement" – "la suppression du référencement" de certaines informations –, le rapport révèle que sur le net aussi, il vaut mieux prévenir que guérir. 

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