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Le groupe Amazon accusé d'avoir détruit plus de 3 millions d'objets neufs l'an passé en France

Le magazine "Capital", diffusé dimanche 13 janvier sur M6, fait la lumière sur une pratique liée à la gestion des invendus et au coût du stockage pour les vendeurs.

Article rédigé par franceinfo
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Le site Amazon de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), le 13 décembre 2012. (PHILIPPE MERLE / AFP)

Le groupe Amazon fait-il dans la "destruction massive" d'objets ? Le magazine Capital, diffusé dimanche 13 janvier sur M6, affirme que le géant de la vente en ligne a détruit près de 300 000 objets neufs en trois mois dans son entrepôt de Chalon-sur-Saône. Le gaspillage sur les cinq sites installés en France pourrait atteindre au total 3,2 millions d'objets manufacturés, selon des syndicalistes CGT cités dans l'enquête que Le Monde a pu visionner.

Amazon préfère jeter une partie des produits invendus sur son site, plutôt que de continuer à les stocker, et ce, même s’ils sont neufs, en parfait état de marche ou avec de légers défauts.

Alma Dufour, chargée de campagne aux Amis de la Terre

à "Télérama"

Mais pourquoi jeter des produits encore vendables ? Pour le comprendre, un membre de l'équipe de "Capital" s'est fait embaucher dans l'entrepôt de Chalon afin de tourner des images en caméra cachée. Les vendeurs de produits qui passent par Amazon doivent louer le stockage de leurs biens au prix de 26 euros/m3. Mais cette somme grimpe assez vite, pour atteindre 500 euros au bout de six mois et 1 000 euros au bout d'un an. Pour éviter de payer de fortes sommes, les vendeurs préfèrent donc demander à Amazon de détruire les invendus.

"Le système Amazon amplifie la surproduction"

Cette solution est mentionnée par le groupe Amazon lui-même, assure l'ONG Les Amis de la Terre après avoir épluché le site web dédié aux professionnels qui commercialisent leurs produits via la plateforme. "Nous avons découvert que ces vendeurs s’y voient proposer la destruction de leurs produits au bout de quelques mois, quand ceux-ci ne sont pas vendus", résume la chargée de campagne Alma Dufour à Télérama.

"Nous travaillons avec des organisations telles que Dons solidaires et les Banques alimentaires pour en faire don à des personnes dans le besoin, se défend Amazon, contacté par le magazine de presse écrite Capital. Le groupe ajoute qu'il n'est "pas viable de donner autant de produits" qu'il le souhaiterait en raison, selon lui, de la loi française appliquant la TVA sur les produits qui font l'objet de donations.

"Le système Amazon amplifie la surproduction, puisque son principe est de proposer une offre pléthorique, estime pour sa part Guillaume Cahour, l'un des auteurs du documentaire.

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