Immersion : quotidien d'un patron de PME
Et ça aussi, ça tend à faire baisser les prix.
Laurent Delahousse: Merci Jean-Paul.
Notre page économique, avec l'immersion de ce vendredi, fait écho à cette semaine où l'entreprise s'est retrouvée au coeur des annonces du chef de l'Etat. Nous allons dans une PME alsacienne où équipe dirigeante et 48 employés tentent chaque mois de s'en sortir. Alors, ces nouvelles annonces, sur les charges notamment, ont été suivies avec beaucoup d'attention.
Derriere ce portail, se cache une entreprise championne de France. Cette PME alsacienne est numéro 1 pour la production de ficelles alimentaires qui entourent rôtis ou saucissons. Pour les 38 ouvriers, charlotte de rigueur par mesure d'hygiène. Pas d'exception pour le patron. Son rituel du matin, saluer chaque salarié.
Ça va.
Un bonjour, ça ne coûte pas cher, ça peut rapporter gros. C'est le moment ou les gens disent ce qui cloche. On se rend compte des dysfonctionnements. On gagne du temps.
Gagner de l'argent pour survivre. Plusieurs entreprises du secteur ont fermé. Alors on travaille dur. L'équipe du matin pointe dès 5 heures. Comme Paula qui, pour un peu plus du SMIC, supporte les horaires, le bruit. Elle ne veut pas perdre son emploi.
A mon âge, pour retrouver du travail, c'est très dur.
Pour Paula et les autres, l'inquiétude a grandi ces derniers mois.
Vu la conjoncture actuelle, c'est dur. On n'est pas à l'abris d'une fermeture d'entreprise.
Une fermeture, il n'en est pas question pour l'instant. Lors de ce comité d'entreprise, les nouvelles sont mauvaises.
C'est un mauvais mois dû à une baisse importante sur le secteur alimentaire. Il faut qu'on soit excellent. Il ne faut pas qu'on soit bon, mais excellent dans ce qu'on fait.
On est tous dans le même bateau. Si on ne va pas tous dans le même sens, on coule. On va rester tous dans le même sens et faire que ça marche.
Benoit a repris l'usine il y a 7 ans quand elle était en liquidation. Tous les jours les problèmes administratifs s'accumulent. La réunion avec sa responsable financière. Au programme une nouvelle réglementation sur les bulletins de paie.
Il faut aussi que l'administration comprenne qu'on a besoin d'un effort, c'est vital. On creve de ce genre de petites choses.
Ce qui pèse aussi, les charges. Chaque année, il doit payer 500.000 euros de cotisations patronales. Il attend avec impatience, les nouveaux allègements annoncés.
Les concurrents comme les Allemands qui ont moins de charges Parce qu'avec moins de charges, ils peuvent vendre moins cher.
Face à la concurrence étrangère, la PME mise sur le made in France.
On fait des produits de qualité, les commandes devraient venir parce qu'on est au top de la ficelle.
Chaque détail est surveillé de près. Là aussi, un casse-tête pour le dirigeant. Lui respecte des normes très précises, ce que ne font pas selon lui certains de ses concurrents. Ils produisent donc moins cher. Benoît Basier Iés a dénoncés à la Répression dés fraudes, sans réponse concrète. Pour lui, l'administration est aux abonnés absents.
C'est très difficile de se faire aider, ils sont trop peu nombreux, mais pourtant c'est là où on a vraiment besoin d'action. Et d'une administration forte. On peut créer de la richesse et des emplois, mais il faut nous aider.
Enfin le retour à la maison. Cet entrepreneur ne retrouve jamais sa famille avant 20H.
Papa.
Salut tout le monde.
Des arrivées tardives que lui reprochent ses enfants.
Tu me vois jamais.
C'est un métier intéressant, des fois quand on va travailler a l'étranger, on peut emmener ses enfants et ça leur permet de découvrir des choses.
Après le dîner, Benoît Basier reprend le travail. Des horaires lourds pour un salaire de cadre, mais pas de regrets.
On sert à quelque chose, on est là pour créer de la richesse. C'est ingrat, mais je ne ferai pas marche arrière pour autant.
Ce soir-là, la lumière est restée allumée tard. La vie d'un patron de PME.
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