Boulogne : privatisation à l'hôpital public
Une polémique au sein de l'hôpital public: une personne privée peut-elle privatiser plusieurs chambres? C'est une proposition faite par un émir du Golfe, laquelle a été acceptée par l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne.
Au dernier étage de cet hôpital public ces derniers jours, un seul patient profitait de toute une aile, neuf chambres en tout. Un richissime étranger venu se faire opérer par un ponte de la chirurgie orthopédique. Ses gardes du corps et sa suite ont dû être logés sur place et les chambres aménagées selon ses souhaits. Un traitement privilégié qui passe mal dans service public.
Il serait venu dans une chambre se faire soigner, cela aurait été très bien, mais qu'il loue 9 chambres et 7 places de parking sur un hôpital public, cela nous pose problème.
"Personne n'a été lésé", rétorquent les Hôpitaux de Paris dans un communiqué.
Tous les frais ont été payés rubis sur l'ongle, 30% de plus que le tarif habituel pour les non-résidents français. Une bonne opération pour les Hôpitaux de Paris, mais selon certains soignants, ces faveurs sont une entorse au principe d'égalité du service.
C'est grave parce que vous créez plusieurs systèmes. L'infirmière va être plus payée parce qu'elle travaille pour l'émir. Il y aura une infirmière réservée pour l'émir quand il y en aura une pour 15 malades ailleurs. Si vous faites ça, vous cassez le système.
Mais les patients étrangers représentent un énorme potentiel financier, chiffré en millions d'euros. Comme le privé, les hôpitaux publics parisiens apprécieraient d'en profiter aussi.
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