Histoire : Napoléon, constructeur ou despote, la réponse de Lionel Jospin
La relance de la grande querelle historique sur Napoléon. A-t-il été un rénovateur qui a posé les fondations de la République ou bien son règne a-t-il été néfaste ? Lionel Jospin, après d'autres, s'empare du sujet. Dans un livre très documenté, qui paraît cette semaine, l'ancien premier ministre ne prend pas de gants. Il évoque un bilan désastreux et une grandeur factice. Tout le monde n'est pas d'accord.
Napoléon Bonaparte désacralisé. L'empereur et son héritage, un fardeau pour la France. La thèse a été soutenue depuis 200 ans. Mais elle est portée par un homme qui a eu les commandes de l'Etat. Lionel Jospin signe "Le Mal napoléonien". Un jugement sans appel.
Est-ce que les quinze ans du Consulat et de l'Empire ont servi la France ? La réponse est malheureusement non. La France est-elle plus forte en 1815 ? Non, elle est plus faible. Tout les vaincus de Napoléon se sont coalisés contre lui. Il va dresser les peuples, les Espagnols, les Allemands, contre la France. La France sera détestée alors qu'elle pouvait être exemplaire.
La vision de Lionel Jospin est partagée par les historiens.
A la fin, c'est l'Angleterre qui gagne. Plus jamais la France ne sera une grande puissance mondiale, au sens où on l'entendait à ce moment.
L'ancien Premier ministre va encore plus loin. Napoléon Bonaparte est un tyran, l'homme du coup d'Etat, du consultat à vie puis de l'empire. Il a aussi brisé les premières libertés nés en 1789.
C'était un despote. Pour employer les termes d'aujourd'hui, on dirait un dictateur D'une révolution née sous le signe de la liberté, on est passé au despotisme, à un régime césariste, autoritaire. La bifurcation de l'histoire ne nous a pas été positive.
Sur ce point, il est contredit.
L'idée de despostisme pour Napoléon est anachronique. Il subsiste, pendant le Consulat et l'Empire, des oppositions dans les institutions.
Le Code civil, les préfets, le baccalauréat Pour ses admirateurs, Napoléon symbolise le grand homme, le sauveur Mais pour Lionel Jospin, le bonapartisme a inspiré le maréchal Pétain et les populistes d'aujourd'hui, dont Jean-Luc Mélenchon.
La critique des élites systématique, pas seulement politiques, la référence à un peuple un peu mythifié, avec l'idée de chef charismatique, qui connaîtrait les vrais intérêts du peuple, cela peut faire penser à un bonapartisme sans Bonaparte.
L. Jospin admet que sans Waterloo, le regard sur cette période serait différent. Un règne, même glorieux, qui s'achève sur une défaite, laisse un goût toujours amer.
Les vacances. et le plaisir de la découverte.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.