Harcèlement sexuel : le témoignage d'une victime

Le témoignage d'une femme qui a du cran. Elle raconte tout du harcèlement sexuel dont elle a été l'objet. Elle était enseignante à l'époque et l'homme était élu de la municipalité. Il avait été condamné par la justice mais avait obtenu de la part du Conseil constitutionnel l'annulation de la loi qui le visait. Aline Rigaux n'est donc pas reconnue comme victime par la justice.

Il y a 4 ans, après un divorce et une dépression, Elle quitte l'enseignement, passe les concours d'attachée territoriale Au bout de 6 mois, les problèmes commencent avec son supérieur.

Il m'a enlacée subitement, a voulu m'embrasser sur les joues. Je l'ai repousse, j'ai pas compris, il n'y avait jamais eu de gestes, ni de paroles qui me laissaient supposer que je l'attirais. J'ai subi ça comme une agression, je lui ai dit "je ne couche pas". Il regardait son écran. Ses mains me touchaient la cuisse, il me caressait la main, le bras. J'étais un objet sexuel.

Les jours suivants, tout semble rentrer dans l'ordre.

J'ai fait mon enquête, d'autres personnes m'ont dit qu'elles avaient été harcelées mais qu'il n'avait rien fait.

Les autres collègues, des femmes seules avec enfants, ne porteront pas plainte mais Aline Rigaud se bat et la justice condamne l'élu pour harcèlement sexuel un an plus tard. L'homme se tourne vers le Conseil constitutionnel, annule la condamnation.

Ce qui m'a mise dans une profonde culpabilité, c'est que l'abrogation de la loi touchait mon cas et 2 000 femmes. Elles se battaient contre leur harceleur et leur affaire allait a la poubelle. Jamais leur harceleur n'aura ce nom sur leur casier judiciaire.

Une nouvelle loi sera votée en août 2012 mais elle ne concerne pas les faits antérieurs. Seul recours d'Aline Rigaud, ce livre dédie aux femmes harcelées qui pourrait la ramener devant la justice. Son ancien employeur envisage de porter plainte pour harcèlement moral.