Gad : affrontement fratricide entre salariés
On revient sur ces images qui ont marqué les esprits hier. Celles d'un affrontement fraticide au sein même du groupe Gad. Entre des salariés licenciés et leurs collègues d'un autre abattoir qui continue à fonctionner. Comment en est-on arrivé là, dans cette Bretagne frappée par les plans sociaux ? Nous avons voulu comprendre ce que révèle cet antagonisme.
D'un côté, l'abattoir de Lampaul-Guimiliau, le plus grand de France désormais fermé, plus au sud, celui de Josselin qui a été préservé. Les ouvriers en sont venus aux mains hier lors du blocage du site. Les noirs contre les blancs, une image a jamais gravée dans l'esprit de Joseph Abgrall, 55 ans dont 37 chez Gad à Lampaul.
Pour moi, c'était les moutons blancs On est les moutons noirs, plus bons à rien à Lampaul. Et les moutons blancs ont fait le jeu de la direction.
Certains salariés de Josselin justifient cette réactions.
Tout le monde est stressé. Ne veulent-ils pas nous faire couler aussi ? Tout le monde a peur pour son job.
Deux sites Gad devenus concurrents en pleine crise de Pagroalimentaire breton.
On joue avec nous, avec nos nerfs. On demande juste de l'argent, partir dignement. C'est respectable.
Parmi les bloqueurs, il y a cet ouvrier de 38 ans qui a du mal à cacher son écoeurement. 9 ans chez Gad dans un site qui n'aurait pas du être sacrifié.
On a un savoir-faire extraordinaire. C'est une incompréhension, c'est du foutage de gueule. On avait un super outil, c'est du gâchis.
Raphaël a lui aussi été de tous les combats. 20 ans à la découpe, malgré une prime de licenciement de 20.000 euros, il redoute le chômage.
J'en parle avec ma famille. Mes enfants me disent que je suis "cheum". C'est. J'essaie de leur remonter le moral mais.
La semaine prochaine, les 850 salariés de Gad de Lampaul seront licenciés.
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