Nicolas Sarkozy l’a promis, Nicolas Sarkozy l’a fait. Après l’écrasant succès d’un référendum local, Mayotte devient, en 2011, le 101e département français. Mais selon la Cour des comptes, cette réforme a été "insuffisamment préparée et pilotée". Les écoles de la République ne sont pas assez nombreuses pour ce département à la très forte natalité, elles sont dans un état sanitaire souvent déplorable et, dans ce territoire à majorité musulmane, les règles de la laïcité ne sont pas toujours respectées à la lettre. Le cadastre est imparfait mais les impôts locaux, eux, pèsent parfois très lourdement sur des populations vivant sous le seuil de pauvreté.Parent pauvre de la République ?Là-bas, le RSA est deux fois moins élevé qu’en métropole et près de la moitié de la population n’a pas d’état-civil, tandis qu’un foyer mahorais sur deux n’aurait pas d’adresse et ne peut donc pas recevoir de courrier. Enfin, si la départementalisation a apporté des bienfaits, comme un hôpital digne de ce nom, ils attirent aussi de très nombreux immigrés clandestins venus des Comores voisines, mais qui ont refusé leur rattachement à la France. Mayotte, le parent pauvre de la République française.Un reportage de Anne Charlotte Gourraud, Tristan le Guillou, Félix Seger, Ghislain Delaval et Bruno Maruani