Seybah Dagoma, députée nouvelle vague

Jeune, femme et noire, Seybah Dagoma fait son entrée à l'Assemblée nationale avec une étiquette toute faite : "symbole de la diversité." Mais, avec un score de 70,10% dans la 5e circonscription de Paris face à la jeune pousse de l'UMP Benjamin Lancar, elle entend bien être plus que cela. 

• Députée socialiste avant tout

Née à Nantes de parents venus du Tchad, Seybah Dagoma accède à l'hémicycle à tout juste 34 ans. "Je représente la diversité sociale et la diversité des parcours, déclare-t-elle. Mais je suis d'abord une députée socialiste."

Elle le répète : "Ma victoire est celle des socialistes, c'est-à-dire d'acteurs politiques qui veulent mettre en place une politique de justice sociale, de progrès partagé et d'émancipation des individus." 

Jouant de cette image tout en la déplorant, elle est devenu l'une des figures médiatisées de la "diversité" du PS. 

• Femme politique précoce 

Pour ses premiers pas dans la vie publique, Seybah Dagoma a 15 ans. Elle s'engage dans l'association France Espoir. "Je me suis rendue compte des inégalités très tôt", en voyant ceux à qui "on ne parlait pas français, et qui n’avaient pas de livres chez eux", ou "ceux qui ne pouvaient se permettre de faire des stages non rémunérés et à qui les employeurs reprochent le manque d’expérience." 

A Sarcelles où elle habite, Seybah Dagoma est vite remarquée par les militants du PS local et à leur tête, Dominique Strauss-Kahn, le maire de la ville. La jeune fille devient membre d'un club de reflexion, "A gauche, en Europe", où elle côtoie DSK mais aussi d'autres socialistes de premier rang : Pierre Moscovici, Michel Rocard... Plus tard, elle fait partie des 25 fondateurs du think-tank Terra Nova, un groupe de reflexion proche du PS qui promeut la diversité. 

• Parcours exemplaire

Des études brillantes, un beau poste d'avocate d'affaires puis un début de carrière politique semé de succès, le tout en quelques années, Seybah Dagoma saute les étapes sans peine. 

Diplômée en droit à la Sorbonne puis de la prestigieuse Ecole nationale des ponts et chaussées, elle intègre le grand cabinet d'affaire américain Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP en 2007. Dans la foulée elle prend sa carte au Parti socialiste, concrétisant ainsi son engagement politique.

La même année, elle a 29 ans lorsque Bertrand Delanoë, en campagne municipale, l'appelle dans son équipe comme tête de liste du 1er arrondissement de Paris. Battue par le maire sortant, Seybah Dagoma est finalement nommée adjointe au maire de Paris, chargée de l'Economie sociale et solidaire. Elle se targue d'avoir ramené 10 000 personnes vers l'emploi depuis 2008. Cinq ans après, au premier coup d'essai, elle gagne sa place à l'Assemblée nationale.