Ségolène Royal se sent "zappée" de la campagne de Hollande

Ségolène Royal a-t-elle été volontairement écartée du premier grand meeting de François Hollande dimanche soir au Bourget (Seine-Saint-Denis) ? C'est en tout cas son sentiment. La candidate du Parti socialiste en 2007, battue au second tour par Nicolas Sarkozy, a interpellé l'équipe de campagne de François Hollande mardi 24 janvier sur Europe 1, réclamant "le respect et la vérité".

Elle lui reproche notamment de ne pas avoir abordé sa campagne de 2007 dans la vidéo projetée au Bourget. "Une maladresse", selon la présidente de la région Poitou-Charentes, par ailleurs ancienne compagne de François Hollande et mère de leurs quatre enfants. 

L'ancienne candidate avance une explication : "Certains craignaient qu'il y ait une ovation populaire dans la salle. (...) Comme il y avait eu des réactions un peu ironiques sur le voyage aux Antilles [de François Hollande à la mi-janvier] où les journalistes ont observé qu'il n'y avait pas assez de ferveur populaire, certains ont craint qu'il y ait une ferveur populaire lorsque l'on aurait reprojeté ces images du stade Charléty."

Reconquérir les catégories populaires

Ségolène Royal a également déploré que la narration du film diffusé au Bourget s'arrête à 2002. Or, en 2007, "pour la première fois une femme [arrivait] au second tour de la présidentielle et cette femme était socialiste". "C'était une étape importante qui explique peut-être que nous allons peut-être gagner l'élection présidentielle", analyse-t-elle. 

Estimant que le meeting de dimanche avait été "une belle réussite", l'ex-candidate s'est toutefois montrée critique. Au Bourget, "les catégories populaires ne sont pas venues, les banlieues non politisées ne sont pas encore là", a-t-elle déploré. Ce combat "doit nous mobiliser dans les semaines à venir". Elle se rendra à Marseille début février, puis dans l'Ouest, aux côtés de François Hollande.