Les élèves nés en début d'année ont davantage de chances de réussir à l'école que leurs camarades de fin d'année, selon l'Insee

Les effets du mois de naissance se font encore ressentir à l'âge de 15 ans, d'après une étude réalisée à partir de résultats au test Pisa dans une quinzaine de pays, dont la France.
Article rédigé par franceinfo
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Des sacs d'enfants sont accrochés dans une école maternelle, à Paris, le 9 novembre 2023. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

En matière de réussite scolaire, mieux vaut-il naître en janvier qu'en décembre ? "Le fait d'être plus âgé que ses pairs à l'entrée à l'école augmente significativement les performances" dans certaines matières scolaires, selon une étude publiée par l'Insee lundi 2 septembre. Pour parvenir à ces conclusions, l'organisme publique a analysé, pour 15 pays, les résultats de trois vagues d'examen Pisa, une enquête de référence qui compare les compétences scolaires des élèves de 15 ans, tous les trois ans, au sein de l'OCDE.

"En moyenne, être plus jeune d'un an à l'entrée à l'école baisse d'environ 20 points les performances à 15 ans en mathématiques, sciences et lecture", avance l'institut statistique. En France, une différence d'un an à l'entrée au CP est responsable, vers la fin du collège, d'un écart de 14 points en mathématiques, 17 points en sciences et 18 points en lecture, révèle l'étude. En maths, le score Pisa moyen des élèves français était de 474 en 2022.

Les résultats varient d'un pays à l'autre. "Etre plus âgé que ses pairs d'un an à l'entrée à l'école augmente de 29 points le score en mathématiques en Italie, contre 10 points en Estonie et en Finlande et 9 points aux Pays-Bas", souligne l'Insee

Un risque accru de redoublement et de harcèlement ?

Dans plusieurs pays, "être plus jeune à l'entrée à l'école augmente également le risque 
de redoubler au cours de sa scolarité et d'être exposé au harcèlement"
, continue l'Insee. "Les plus jeunes expriment des compétences sociales et émotionnelles plus faibles et ont moins confiance dans leurs capacités", au point d'être "moins nombreux à envisager de faire des études supérieures", relève l'étude.

En France, où l'entrée en CP se fait l'année des 6 ans, la différence entre un élève né en janvier et un de ses camarades de classe né en décembre représente "un écart d'âge de 16%", souligne l'Insee. L'organisme suggère divers "effets cumulatifs" qui peuvent expliquer que les écarts ne se résorbent pas toujours. "Les élèves les plus jeunes peuvent avoir des résultats décevants en début de scolarité et être étiquetés en difficulté, fragilisant leur estime de soi et leur motivation", avance-t-il.

Ainsi, "la persistance de l'effet sur la réussite scolaire de l'âge à l'entrée à l'école questionne la capacité du système éducatif à gérer l'hétérogénéité des élèves", écrit l'Insee. En revanche, ces variations restent "bien plus réduites que les inégalités de performance liées à l'origine sociale", relève l'institut. "En moyenne dans l'OCDE, le quart des élèves les plus défavorisés en matière d'origine sociale (...) a obtenu un score en mathématiques inférieur de 92 points à celui du quart le plus favorisé", rappelle-t-il.

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