Démission du maire de Saint-Brevin : c'est "la démission de trop" pour l'Association des maires de France
L'AMF estime que c'est "la démission de trop" jeudi 11 mai sur franceinfo. Murielle Fabre, secrétaire générale de l'Association des maires de France et maire de Lampertheim en Alsace, réagit à la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, dont la maison a été incendiée fin mars et qui vient de présenter sa lettre de démission au préfet de Loire-Atlantique. Murielle Fabre alerte et exige du gouvernement "un accompagnement efficace" face à la montée de violences contre les élus.
franceinfo : Y a-t-il d'autres cas similaires à votre connaissance ?
Murielle Fabre : Je voudrais réitérer au nom de l'AMF notre soutien et notre mobilisation en faveur de Yannick Morez qui vit une situation qui est une démission de trop. La manifestation de violences que l'on voit vis-à-vis des élus est de plus en plus prégnante, elle est en augmentation. D'un point de vue plus global, il nous faut être soutenus, clairement, concrètement, par des actes. Une deuxième marche a été franchie, ça doit être stoppé immédiatement.
Qu'attendez-vous d'Élisabeth Borne et du gouvernement ?
On attend un accompagnement efficace. Aujourd'hui, l'autorité que représente le maire est bafouée. On en arrive à des agressions physiques. Là, ça aurait pu être dramatique parce que l'incendie s'est passé de nuit. S'il n'avait pas été prévenu à temps, que ce serait-il passé ? On a eu d'autres décès de maires. Aujourd'hui, on ne peut plus attendre.
"On a une augmentation de 32% en un an de violences verbales et physiques envers les élus."
Murielle Fabre, secrétaire générale de l'Association des maires de Francesur franceinfo
C'est incompréhensible, inimaginable et on ne peut plus rester les bras croisés. Il faut un travail conjoint avec le gouvernement pour apporter des réponses à la hauteur de ces enjeux.
Est-ce que certains projets déclenchent systématiquement des protestations violentes ?
C'est à la fois des projets qui peuvent avoir des réactions virulentes, mais ça peut être aussi parfois juste une interpellation sur un sujet mineur. Il n'y a pas un projet par son envergure qui va déclencher telle ou telle réaction. Face à la réaction civile ou politique de tout un chacun, face à cette hystérisation de propos que l'on voit de manière publique, on a l'impression qu'il n'y a plus de débat possible. Il y a une crise démocratique qui s'est installée. Il y a une pression médiatique. Il y a une montée des incivilités de manière générale.
"Cette colère sourde gronde de manière régulière. S'il n'y a pas de réponse ferme, rapide et précise, où allons-nous ? C'est la prochaine étape qui me fait peur."
Murielle Fabre, secrétaire générale de l'Association des maires de Francesur franceinfo
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