Émeutes en Nouvelle-Calédonie : les oppositions peinent à faire entendre leurs critiques de l'exécutif

Au-delà de l'état d'urgence, les oppositions demandent une réponse politique et diplomatique à la contestation contre la réforme du corps électoral.
Article rédigé par franceinfo
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La Nouvelle-Calédonie est secouée par des émeutes et des affrontements entre émeutiers et milices armées depuis lundi 13 mai, en marge de la constestation contre la réforme du corps électoral de l'archipel. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

L'état d'urgence a été décrété en Conseil des ministres mercredi 15 mai pour retrouver le calme en Nouvelle-Calédonie. L'archipel est secoué par de violentes émeutes et des affrontements depuis le début de la semaine, en marge de la contestation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle qui vise à élargir le corps électoral calédonien. Cinq personnes ont été tuées dont deux gendarmes et trois Kanaks (tous trois tués par des civils).

L'état d'urgence a pour effet de restreindre les libertés des Calédoniens et de renforcer les pouvoirs des forces de l'ordre. Mais pour les députés d'opposition, cela ne suffira pas pour sortir de la crise.

Le rôle du gouvernement

Pour l'Insoumis Bastien Lachaud, il est impératif de recréer du lien : "Il faut que le gouvernement fasse un geste très fort pour montrer qu'il a compris la complexité de la situation calédonienne. Il doit retirer son texte et il doit mettre en œuvre une mission de dialogue pour aboutir à un accord global politique."

Mais où discuter et surtout qui pour mener cette mission de dialogue après des mois de tensions ? Selon Yohann Gillet, vice-président du Rassemblement national à l'Assemblée, c'est à Emmanuel Macron de s'en occuper et la situation l'exige. "Les Calédoniens sont des Français. À cinq reprises dans l'histoire, ils ont réaffirmé leur souhait d'être français donc le président de la République doit davantage leur porter de la considération", estime-t-il.

De nouvelles discussions avec les élus calédoniens

À l'inverse, pour le député guyanais communiste Jean-Victor Castor, "il faut qu'il y ait une mission neutre". Le président n'est, selon lui, plus le meilleur interlocuteur pour garantir cette considération aux Calédoniens : "Le gouvernement aujourd'hui a perdu de sa crédibilité, parce qu'il a pris parti. Alors que l'enjeu aujourd'hui, c'est de sortir de cette spirale de violence."

Emmanuel Macron avait prévu une visioconférence avec les élus calédoniens jeudi 16 mai, mais ces derniers "refusent le dialogue", affirme l'Elysée. Il a également chargé son Premier ministre Gabriel Attal de convier prochainement les représentants de l'archipel pour relancer les discussions.

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