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Haute-Vienne : les médecins de Limoges testent un système d'alerte en cas d'agression

La ville de Limoges en Haute-Vienne expérimente un dispositif inédit pour prévenir les agressions de médecins. Les médecins de garde sont équipés d'un bouton poussoir pour donner l'alerte en cas de danger.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les alertes arrivent directement sur les écrans de Police Secours, avec le numéro du médecin agressé et un lien pour le géolocaliser. (NATHALIE COL / RADIO FRANCE)

Afin de prévenir les agressions de médecins en Haute-Vienne, la ville de Limoges expérimente un dispositif inédit : les médecins de garde sont équipés depuis près de deux semaines d'un bouton poussoir afin de donner l'alerte, rapporte France Bleu Limousin.

En cas d'agression ou de menace, le médecin appuie sur le bouton, et un mail contenant son nom, son numéro de téléphone et sa géolocalisation est envoyé au Samu et à la police. Pour l'instant, une quarantaine de médecins, qui assurent les gardes, sont équipés de ce système inédit en France. Il leur est fourni gratuitement.

En cas de d'alerte, la police pourra rapidement mobiliser la patrouille la plus proche, et les agents interviendront dès que le Samu aura confirmé qu'il y a un problème.

"On a un peu détourné une application faite au départ pour géolocaliser les chiens de chasse perdus", précise le docteur Eric Rouchaud, le médecin de Limoges qui a passé deux ans à développer ce dispositif.

"65% des agressions verbales ou physiques se produisent dans nos cabinets"

Depuis des années déjà, les médecins pouvaient demander à être accompagnés par la police ou les gendarmes pour des visites en zone sensible ou avec des patients agressifs. Mais les tensions ne s'anticipent pas toujours et peuvent survenir partout. D'ailleurs, "65% des agressions verbales ou physiques se produisent dans nos cabinets", selon Eric Rouchaud.

Le but de ce système est avant tout de rassurer les médecins car "les agressions ne sont pas très nombreuses en Haute-Vienne, mais le sentiment d'insécurité existe pour les médecins", précise Eric Rouchaud. En 2016 et 2017, il y a ainsi eu seulement 18 signalements d'agressions verbales ou physiques faits auprès de l'ordre des médecins. En général, environ la moitié débouche sur une plainte.

A partir de mi-juillet, ce dispositif devrait être proposé à tous les médecins de Limoges qui le souhaitent. En revanche, l'installation sera peut-être payante pour eux (environ 80 euros) sauf si des subventions viennent couvrir ces frais d'ici là. Et le but est de le généraliser à toute la Haute-Vienne en décembre.

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