Mayotte : des associations d'aide aux migrants prises pour cible

Malgré l'annonce d'une future suspension du droit du sol, la tension monte d'un cran à Mayotte, où les humanitaires qui viennent en aide aux migrants sont de plus en plus menacés.
Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le camp de Kavani, le 20 février 2024 à Mayotte. (OPHELIE VINOT / HANS LUCAS)

Un nouveau préfet arrive samedi 24 février à Mayotte : François-Xavier Bieuville remplace Thierry Suquet. Le nouveau représentant de l'État va faire face à une situation toujours explosive : eau rationnée, barrages de collectifs citoyens qui protestent contre l’immigration clandestine et l'insécurité, et depuis quelques semaines, menaces contre les humanitaires. Une situation que n’a pas suffi à calmer l'annonce de la future suspension du droit du sol sur l'île.

Des locaux associatifs cadenassés et rendus inaccessibles, des militants menacés qui doivent renoncer à venir en aide aux migrants... Un nouveau cap a été franchi ces dernières semaines à Mayotte, notamment autour d’un stade de foot de Kavani, dans la banlieue de Mamoudzou, où des centaines de migrants venus de la région des grands lacs en Afrique continentale ont trouvé refuge.

"Personne n'a appelé à la violence"

Le collectif citoyen des Forces vives, à l’origine d’une douzaine de barrages contre l'immigration clandestine et l'insécurité, dément être à l’origine de ces actions. "Personne, ni moi-même, n'a appelé à la violence contre ces associations, personne ne les a menacées, affirme Saïd Kambi, porte-parole du collectif. Mais on se pose la question : est-ce que ces associations sont là pour promouvoir l'immigration clandestine ou pour aider ceux qui sont en situation de vulnérabilité ? Parmi les migrants, il y a des gens qui sont menacés dans leur pays. La France est une terre d'asile."

"On n'est plus en mesure d'accueillir des gens. Forcément, quand il y a peu de ressources et trop de monde, il y a de la violence."

Saïd Kambi

à franceinfo

Parmi les associations qui aident les migrants, aucune n’a répondu à nos demandes d’entretien. L’une d’elles a fait savoir à l'AFP qu’elle ne s’exprimerait pas dans ce contexte tendu, par peur des représailles.

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