Choléra à Mayotte : "La population dans son ensemble est gravement menacée", alerte le député LR Mansour Kamardine

Un enfant de trois ans est mort, mercredi, du choléra à Mayotte.
Article rédigé par franceinfo
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Mansour Kamardine, député LR de Mayotte, le 26 novembre 2019. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

"La population dans son ensemble est gravement menacée" par l'épidémie de choléra, alerte jeudi 9 mai sur franceinfo Mansour Kamardine, député Les Républicains de Mayotte, alors qu'un enfant de trois ans est mort de la maladie mercredi. S'il s'agit du premier décès lié au choléra dans ce département français, cela reste "le premier cas de trop" pour l'élu mahorais.

Selon le dernier bilan de l'agence régionale de Santé, en date du 6 mai, 58 cas de choléra ont été identifiés à Mayotte. Mansour Kamardine explique que ces malades "se concentrent exclusivement dans la commune de Koungou, qui est plus en relation avec les arrivées des Comores", d'où provenaient les premiers cas.

4 000 personnes vaccinées

Face à la flambée des cas, "les autorités ont agi", reconnaît le député LR. Il évoque notamment la création "d'une unité d'accueil au centre hospitalier de Mayotte à Mamoudzou et d'une autre au centre médical de Dzoumogné", mais souligne le fait que ces unités ont "rapidement été dépassées" par l'afflux de malades. Il demande donc une vaccination massive sur l'île. Actuellement, plus de 4 000 personnes ont été vaccinées, selon l'ARS. Mais pour Mansour Kamardine, "on est loin du compte", étant donné que l'île compte plusieurs centaines de milliers d'habitants. "C'est du pipi de chat", s'indigne-t-il. L'élu estime par exemple qu'à "l'échelle de Koungou, il faudrait au moins 30 000" personnes vaccinées.

Cette épidémie risque par ailleurs de mettre à mal le système de santé mahorais, déjà à bout de souffle. Mansour Kamardine parle même de "désert médical". Il cite le cas du service des urgences du centre hospitalier de Mayotte, où 5 postes sur 44 sont pourvus. Il rappelle qu'un "deuxième hôpital a été promis depuis 2019" mais qu'il "n'est même pas sorti de terre aujourd'hui". "Il y a tout à faire", lance l'élu mahorais.

L'absence "d'assainissement"

Mansour Kamardine attend donc du gouvernement une "réelle prise en compte de la situation". Il confie avoir pour l'instant "la sensation forte et désagréable que le gouvernement chante la mobilisation, mais ne se mobilise pas". Il espère donc que des "moyens particuliers" vont être annoncés, notamment lors du déplacement sur place ce jeudi du ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux. "Il faut qu'il prenne conscience de la gravité de la situation", insiste le député LR.

Le député de Mayotte réclame davantage "de moyens humains et médicaux, notamment les vaccins", mais également "plus d'eau". Le département fait en effet face à une grave pénurie d'eau potable depuis plusieurs mois. "Nous avons accès à l'eau deux jours sur trois alors que le meilleur traitement contre le choléra est l'hygiène", fustige-t-il. Mansour Kamardine regrette également l'absence "d'assainissement", et souligne qu'il en avait pourtant déjà "fait la demande" il y a quelques années.

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