Choléra : pour quelles raisons cette maladie se développe-t-elle à Mayotte ?

Un enfant de trois ans est mort du choléra à Mayotte mercredi. Il s'agit du premier décès enregistré sur le territoire depuis la détection d'un premier cas mi-mars.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
A Mayotte, le bilan du choléra s'élève, jeudi 9 mai, à 58 cas, un décès ainsi que plus de 4000 cas contacts, déjà vaccinés (photo d'illustration, le 19 février 2024). (JULIEN DE ROSA / AFP)

Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux est attendu jeudi 9 mai à Mayotte où les cas de choléra se multiplient. Un enfant de trois ans est décédé en raison de la maladie. Il habitait la commune de Koungou dans laquelle plusieurs cas de choléra ont été identifiés ces dernières semaines. C’est le premier décès recensé à Mayotte depuis la détection de la maladie sur l’archipel mi-mars. 
 
Ce foyer épidémique s’est au départ créé autour de cas issus de l’archipel voisin des Comores où l'épidémie flambe et a déjà entraîné 98 décès. Début avril, à Mayotte, les autorités sanitaires ont ensuite détecté trois premiers cas "autochtones". C'est-à-dire diagnostiqués chez des patients n'ayant pas quitté Mayotte. Désormais le bilan s'élève donc à 58 cas et un décès ainsi que plus de 4000 cas contacts, déjà vaccinés. 
 
Le choléra est une maladie qui se soigne, mais ce n’est pas encore une maladie du passé. Selon les derniers chiffres de l’OMS, cette maladie touche trois millions de personnes dans le monde chaque année, et entraîne plus de 95 000 décès. Le choléra, causé par une bactérie, entraîne des diarrhées et des vomissements sévères, pouvant conduire à une forte déshydratation, et potentiellement au décès en quelques jours. Les pertes d’eau peuvent en effet atteindre 15 litres en 24 h . Le traitement consiste essentiellement à réhydrater les patients par voie orale ou par solution intraveineuse, mais il doit démarrer à temps.
 

Des vaccins précieux pour gérer l'urgence

Si des vaccins existent, ils ne permettent pas d’éradiquer cette maladie. Un patient peut tout à fait héberger cette bactérie sans déclencher de symptômes. Ils n’apparaissent en effet que dans un cas sur quatre. En l'absence de système d’assainissement ou d’hygiène, il est difficile de stopper la propagation de cette maladie, quand elle n’est pas diagnostiquée. Il existe effectivement deux types de vaccins oraux, qui sont très précieux dans les campagnes de vaccination d’urgence, comme actuellement, mais leurs stocks sont limités et cette vaccination n’induit pas de protection à long terme. La protection ne dure que trois ans au maximum avec deux doses, d'où l'importance de poursuivre la surveillance épidémique dans le monde. 

À l’heure actuelle, plus de 20 pays signalent des épidémies de choléra. Le changement climatique n’arrange rien. Mercredi, l’ONU a exprimé son inquiétude après l’apparition de dizaines de cas au Kenya, un pays frappé depuis plusieurs semaines par des pluies intenses.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.