Le tribunal administratif décide que la crèche de la mairie de Béziers peut rester en place
A la mairie de Béziers (Hérault), certains élus de l'opposition voulaient faire retirer la crèche de Noël. Selon eux, ce symbole catholique contreviendrait au principe de laïcité. Le tribunal administratif de Montpellier leur a donné tort.
Le tribunal administratif de Montpellier (Hérault) rejette, vendredi 19 décembre, la demande d'enlèvement de la crèche de Béziers, ville dirigée par Robert Ménard, élu avec les voix du Front national.
Certains élus de l'opposition ont tenté de retirer la crèche de Noël. Ce symbole catholique contreviendrait, selon eux, au principe de laïcité. Ils s'appuient sur la loi de 1905 qui interdit d'élever ou d'apposer tout signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit. "La crèche, avec le symbole que c'est. Ça y est. On a affaire à des espèces d'ayatollahs de la laïcité. [...] Ça n'a aucun sens !", s'était énervé Robert Ménard.
Pas d'atteinte aux principes de laïcité, selon le tribunal
Dans un jugement de cinq pages, la juge Marianne Hardy a justifié sa décision par défaut d'urgence. "Aucune circonstance particulière qui aurait pu résulter, notamment de troubles à l'ordre public", n'a été démontré par les plaignants, selon le tribunal.
Me Raphaële Hiault-Spitzer, qui défendait la mairie, a assuré que cette crèche n'avait "rien de cultuelle", mais qu'elle "était culturelle". L'argument semble avoir convaincu la justice. "Il ne résulte pas de l'instruction, ni des explications apportées à l'audience que la décision d'installer une crèche dans le hall serait de nature à porter" atteinte "aux principes de laïcité et de neutralité", statut le tribunal.
Ménard allume un chandelier pour Hanoucca
Décidé à alimenter la polémique, Rober Ménard a célébré la première journée de la fête juive de Hanoucca dans le hall de la mairie, mardi, selon France 3 Languedoc-Roussillon. Devant la crèche, ce dernier a allumé une bougie électrique sur un chandelier à neuf branches.
Là encore, l'opposition municipale a vivement contesté cette initiative, qui s'apparente, selon Aimé Couquet (Front de gauche), à du "mépris" pour la constitution française et à "la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat".
D'autres affaires en Vendée et en Ile-de-France
Le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) s'est également penché, vendredi, sur la requête de défenseurs de la laïcité qui demandaient au maire de la commune de retirer la crèche installée à l'hôtel de ville. La décision devrait être rendue lundi.
Une affaire similaire a été jugée par le tribunal administratif de Nantes, le 14 novembre, pour une crèche installée dans le hall du conseil général à l'hiver 2010. Cette fois la juridiction avait demandé son retrait, jugeant l'installation incompatible avec le principe de laïcité. Le conseil général a indiqué, le 12 décembre sur son site, qu'il faisait appel de la décision.
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