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Vidéo Déradicalisation : "C'est quand je suis sorti de prison, que j'ai recommencé à travailler qu'il y a eu le déclic"

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Durée de la vidéo : 2 min
Complément d'enquête. Déradicalisation : "C'est quand je suis sorti, que j'ai recommencé à travailler qu'il y a eu le déclic"
Complément d'enquête. Déradicalisation : "C'est quand je suis sorti de prison, que j'ai recommencé à travailler qu'il y a eu le déclic" Complément d'enquête. Déradicalisation : "C'est quand je suis sorti, que j'ai recommencé à travailler qu'il y a eu le déclic" (COMPLÉMENT D’ENQUÊTE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Jugé coupable d'association de malfaiteurs à caractère terroriste, Farid a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. La justice a décidé de donner sa chance à ce jeune homme rallié à la cause de Daech depuis la France mais qui se dit aujourd'hui guéri de l'islam radical. Dans cet extrait de "Complément d'enquête", il explique son long cheminement vers la réinsertion.

Coupable d'association de malfaiteurs à caractère terroriste, Farid a été laissé libre sous contrôle judiciaire par la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. C'est là que sont jugés les femmes et les hommes ralliés à la cause de l'organisation Etat islamique. Dans la région lyonnaise, "Complément d'enquête" a écouté son témoignage.

Une lente déradicalisation par le travail

Depuis un an, Farid travaille, et il se dit guéri de l'islam radical. Son salut, il le doit à un poste auquel il ne s'attendait pas. Alors qu'il était en liberté conditionnelle dans l'attente de son procès, il a été embauché dans une grande entreprise de télécoms. "C'est quand je suis sorti, que j'ai recommencé à travailler, à regoûter un peu la vie, c'est là qu'il y a eu le déclic, affirme-t-il. La personne qui me dit qu'elle s'est déradicalisée en quelques jours, en quelques mois, c'est pas possible. Moi, ça m'a pris du temps. Mais il fallait que je sorte pour ça." 

La crainte de retourner en prison

Sa crainte aujourd'hui, ce serait de retourner en prison. "Les gens, ils pensent qu'on ne se radicalise que par idéologie. Moi, j'ai connu des gens qui se sont radicalisés par haine. La haine des surveillants, des juges aussi... On se dit qu'en fait, tout ce qu'ils disent, à l'Etat islamique, c'était vrai. 'C'est vrai, ils nous aiment pas, ils nous détestent parce qu'on est musulmans.' 'Ben tu vois, on avait raison, je te disais ça depuis le début, tu voulais pas me croire...' Si vous jetez un mec aux requins, vous pouvez pas vous plaindre après qu'il se fasse mordre... Moi, on m'a jeté aux requins."

Une réinsertion fragile

La nouvelle vie de Farid reste fragile. Le jeune homme redoute qu'on le reconnaisse dans la rue et que cela nuise à sa réinsertion. Il dit avoir perdu pratiquement toutes ses relations. Sa compagne et lui veulent déménager.

Dans deux semaines, un juge décidera soit de lui attribuer un bracelet électronique (en France, 250 personnes condamnées pour leurs liens avec le terrorisme effectuent leur peine en liberté conditionnelle), soit de le renvoyer en détention pour terminer sa peine : quatre ans de prison .

Extrait de "Mon voisin, ce repenti", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 28 mars 2019.

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