Une expérience pilote menée à Bordeaux afin de prévenir la radicalisation
Le Centre d'action et de prévention contre la radicalisation des individus est le premier en France à assurer un suivi pluridisciplinaire des personnes séduites par l'idéologie jihadiste.
Les autorités continuent de chercher les réponses pour lutter efficacement contre le phénomène de la radicalisation. A Bordeaux, le Centre d'action et de prévention contre la radicalisation des individus (Capri) est le premier en France à assurer un suivi pluridisciplinaire des personnes séduites par l'idéologie jihadiste.
La structure a pour objectifs de déconstruire les argumentaires radicaux, former les acteurs psycho-sociaux à la reconnaissance des signes de radicalisation et accompagner les personnes signalées et leurs proches. Elle suit une trentaine de jeunes de moins de 25 ans, dont deux mineurs. Il s'agit en majorité d'hommes (70%) et plus de la moitié sont sans emploi.
Le Capri s'intéresse aux cas les plus fragiles, en rupture, qui sont des proies faciles pour les recruteurs, ou à ceux qui tiennent un discours radical
Une démarche pluridisciplinaire
Tous ont été signalés par les services de sécurité ou leurs proches, selon Simon Bertoux, directeur de cabinet à la préfecture de la Région. Imams, psychanalystes, psychiatres, éducateurs, travailleurs sociaux: pour ses animateurs, "la force du Capri tient à sa pluridisciplinarité". La démarche s'appuie sur une "pré-analyse" collégiale pour un "diagnostic éventuel de radicalisation".
Inspirés de modèles britannique et scandinave, l'initiative semble faire désormais école en Belgique. Rachid Madrane, ministre belge de l'Aide à la Jeunesse, visitera le dispositif en juin en vue d'un projet similaire à Bruxelles. Un rendez-vous calé avant les attentats de Bruxelles.
L'adresse des locaux ultra-sécurisés du Capri est confidentielle et plusieurs intervenants refusent de s'exprimer. Pas seulement pour des raisons de sécurité : l'association, active depuis fin 2015, "tient à protéger les familles et les jeunes de toute exposition médiatique pour préserver le lien de confiance", explique Marik Fetouh.
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